4 paliers de l'apprentissage
Comment atteindre la maîtrise ?
Concept
Pour atteindre la maîtrise d’un domaine, on peut distinguer 4 paliers à passer successivement.
Décrits pour la première fois par William Smiley Howell1 dans les années 80, ceux-ci correspondent à toutes les combinaisons autour de la conscience et de la compétence dans un certain ordre :
- Incompétence inconsciente : je ne sais pas que je ne sais pas
J’ignorais même que le sujet existe. Lorsque je le découvre, c’est d’un seul coup un nouveau champ qui s’ouvre à moi, et je passe au palier suivant. - Incompétence consciente : je sais que je ne sais pas
J’ai pris conscience du domaine et je reconnais mon absence de connaissance sur le sujet. À cet instant, je peux décider de l’explorer et d’apprendre, ce qui demande un effort important et sûrement long. J’ai besoin de motivation et d’organisation2 : niveau d’ambition global, sous-objectifs réguliers, boucles de rétroaction régulières, etc. - Compétence consciente : je sais que je sais
Ça y est ! Je maîtrise un domaine, peu importe sa taille. C’est un stade agréable, car j’évolue maintenant en confiance. En revanche, je dois toujours être bien concentré pour utiliser et déployer cette nouvelle compétence. À partir de maintenant, je développe mon expérience. - Compétence inconsciente : je ne sais plus que je sais
Je suis passé en mode automatique. Les gestes ou les connaissances sont ancrés profondément en moi et je les réalise sans y réfléchir. Je n’ai plus besoin d’y penser particulièrement.
Réaction
Il n’est pas forcément évident de me positionner sur ces 4 paliers pour chaque domaine, mais ce modèle simple est intéressant pour me calibrer. En n’oubliant pas3 : « ce qui est simple est faux, ce qui est compliqué est inutilisable. »
Le passage au troisième palier est un moment clé. Si je suis honnête et que le domaine est vaste, c’est un palier où je peux rester très longtemps... Et je peux être tenté de croire que j’y suis déjà alors que j’en suis encore loin. C’est l’effet Dunning-Kruger4.
Me mettre dans une situation de transmission du sujet à d’autres personnes est un très bon moyen de progresser rapidement sur les derniers paliers. Cela crée artificiellement une motivation et une nécessité de très bonne compréhension du domaine. C’est la technique d’apprentissage de Feynman5.
En regard de mon sujet récurrent sur la spécialisation6, j’ai l’impression que ma stratégie actuelle de généraliste consiste à essayer d’atteindre un niveau de compétence consciente sur un grand nombre de sujets, sans pour autant chercher7 à aller jusqu’à la compétence inconsciente.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je revoyais la liste8 de mes compétences afin de me recalibrer pour chacune, en toute honnêteté ?
Notes & références
-
W. S. Howell, The empathic communicator, 1982. ↩
-
À relire : 20 premières heures. ↩
-
À relire : effet Dunning-Kruger. ↩
-
À relire : technique d’apprentissage de Feynman. ↩
-
À relire : généraliste ou spécialiste. ↩
-
À relire : tout faire ou faire tout. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Richard Feynman
(7)
généraliste
(3)
William Smiley Howell
(1)
Paul Valéry
(2)
apprentissage
(3)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?