Paradoxe du consensus

Comment éviter de juger sans empathie ?

Concept

Une loi juive ancestrale1 dirait que si un suspect était déclaré coupable par tous les juges, alors il était déclaré innocent.

Trop de concordance sur sa culpabilité impliquait forcément une erreur systémique du processus judiciaire.2

Réaction

Ça peut paraître complètement bancal, mais je trouve qu'en creusant un peu, c'est plein de sagesse.

La réalité de la vie est pleine de nuances. Les intentions positives sont parfois bien cachées sous des stratégies qui heurtent. Si je crois à la présomption de bonne intention chez l'autre, ce que j'ai voulu appeler une fois le rasoir de Le Gendre3, alors cette loi juive prend tout son sens.

Si aucun juge n'a pu déceler l'intention positive derrière le comportement, peut-être dévastateur, de la personne, alors aucun juge n'a essayé de le comprendre vraiment. Et du coup, le processus est biaisé. Il y a un risque de pensée de groupe, ou groupthink.

Évidemment, l'objectif n'est probablement pas de le libérer, lui. Mais plutôt de se tenir, soi-même, à un très haut niveau de rigueur en se disant : « si nous ne cherchons pas à vraiment comprendre cette personne ainsi que le besoin profond qu'elle a exprimé à travers cette action, alors nous n'avons pas le droit de la condamner. »

Au fond, ça parle de développer mon empathie4.

Et finalement, à juger sans empathie, je condamne sans droit.

Invitation

Qu'est-ce qui serait différent si je cherchais systématiquement la circonstance atténuante ? Si je me forçais à entrer en empathie pour éviter de juger hâtivement ?


  1. À relire : ezer keneged↩︎

  2. Je n'ai pas réussi à trouver la source primaire de cette loi, mais simplement une mention sur ce site↩︎

  3. À relire : rasoir d'Ockham↩︎

  4. À relire : empathie↩︎