Hugues Le Gendre

(almanach n°259 du )

Douleur et souffrance

Comment faire la différence entre les deux pour éviter la seconde ?

Concept

J’ai cette croyance que je suis fortement responsable de ma propre souffrance1.

Ed Batista, un coach américain dont je suis les écrits a posé des mots que je trouve assez justes sur ce sujet. Il sépare douleur et souffrance et observe ma relation aux deux.

La douleur est obligatoire, mais la souffrance est optionnelle, car je la choisis, consciemment ou non.

La douleur accompagne nécessairement ma vie pour plusieurs raisons :

En contraste, je m’inflige moi-même la souffrance, en augmentant ou prolongeant la douleur. Je l’accentue de plusieurs façons :

Réaction

Cela reboucle sur des pistes concrètes que j’ai déjà croisées pour limiter la souffrance. Mais la dernière est particulièrement importante. Comme le disait le thérapeute Sheldon Kopp, notre croyance erronée que la douleur peut être soignée est cela même qui la rend insupportable.

Comme je l’ai souvent vécu et écrit8, la souffrance apparaît dans l’écart entre ce qui est et ce que je voudrais qu’il soit. Et Ed Batista affine mon approche en m’indiquant qu’une partie de ça est peut-être de la douleur à laquelle je ne pourrai pas couper. Mais le reste est de ma responsabilité. Et développer une forme d’acceptation plus radicale devrait pouvoir en être une clé.

Ou comme le disait le grand Morgan Scott Peck9 :

La vie est difficile. Ceci est une grande vérité, une des plus grandes vérités. C’est une grande vérité, car une fois que nous voyons vraiment cette vérité, nous la transcendons. Une fois que nous savons vraiment que la vie est difficile, une fois que nous le comprenons et l’acceptons vraiment, la vie n’est plus difficile. Parce qu’une fois que c’est accepté, le fait que la vie est difficile n’a plus d’importance.

Invitation

Qu’est-ce qui serait différent si je changeais de croyance sur la douleur afin de diminuer ma souffrance ?

Notes & références

  1. À relire : version du monde ; aime ce que tu fais ; messie.

  2. Par exemple, les gens avec des mutations génétiques leur évitant de ressentir la douleur ont de gros problèmes récurrents : ils se cassent des os et se brûlent sans s’en rendre compte. En lire plus sur cette famille italienne (en anglais).

  3. Lorsque je ne suis pas occupé par une tâche, mon cerveau passerait dans un mode par défaut où il pense automatiquement aux autres, à moi-même et mesure nos relations. Il serait donc impossible de ne pas se comparer.
    M. Lieberman, Social: Why Our Brains Are Wired to Connect, 2013.
    S. Lyubomirsky, The Myths of Happiness: What Should Make You Happy, but Doesn’t, What Shouldn’t Make You Happy, but Does, 2014.

  4. À relire : moins que plus que parfait ; optimisation locale.

  5. E. Becker, The Denial of Death, 1974.

  6. À relire : changer de perception ; fin du monde.

  7. À relire : pensées pour lui-même ; ce qui dépend de toi.

  8. À relire : pensées pour lui-même ; fin du monde ; contraste mental ; biais de positivité.

  9. M. S. Peck, Le chemin le moins fréquenté : Apprendre à vivre avec la vie, 1978.

Des entités sont référencées (en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Ed Batista (6) M. Scott Peck (6) perception (8) responsabilité (7) Sheldon Kopp (1)

Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :

Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.

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Comment interagir avec le graphe de dépendance ?

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

L'almanach Apprenti-sage est une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.