L'ignorance est une bénédiction
Quand mon cognitif m'empêche d'agir et de saisir des opportunitésIls ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait.
– Mark Twain
Dans les entrées qui sont en lien avec celle-ci1, on parle de la nécessité de changer.
Ici, Mark Twain nous donne peut-être une piste originale qui permet de sortir de l'immobilisme : l'ignorance.
Trop réfléchir, trop prévoir, trop y penser peut nous paralyser.
Ça me fait penser à la théorie du bourdon. En 1930, l'entomologiste Antoine Magnan notait que le bourdon, trop lourd pour la portance de ses ailes, devrait rester cloué au sol. Et pourtant, il vole ! Évidemment, le bourdon lui-même ne sait pas qu'il ne peut pas voler, ce qui lui permet d'évoluer – un peu lourdement tout de même – en 3 dimensions.
En pratique, on a depuis compris pourquoi il pouvait voler : ses ailes battent tellement rapidement, 200 fois par seconde, qu'elles créent de minuscules vortex dans lesquels il va voler.
Ce qui n'enlève rien au romantisme de l'histoire…
Édit. : je relis cet apprenti-sage et je prends conscience que mon aversion naturelle au risque2 est très renforcée par une capacité que j'ai à prévoir ce qui pourrait arriver, de bien comme de mauvais. J'arrive assez bien à simuler dans ma tête les scénarii possibles. Et du coup, je suis sûr que je me coupe de beaucoup d'opportunités. Pour quelqu'un de très cérébral et modélisateur comme moi, c'est difficile de suivre ce que propose Mark Twain.

Note : cet apprenti-sage faisait partie de la section « Faciliter le changement », que je rapatrie dans « Apprenti-sage ». J'ai préservé le contenu initial, corrigé les typos et reformulé parfois à la première personne, mais surtout ajouté des notes, notamment pour les citations de sources ou les liens avec d'autres idées.
À relire : impossible d'agir , obligation de changement (à venir) et le plan stratégique . ↩︎
À relire : aversion à la dépossession et effet Zeigarnik . ↩︎