Hugues Le Gendre

(note n°306 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

VAKOG

Méta-programme -- je perçois les choses suivant un ou deux sens dominants

Dans la série1 mon cerveau me joue des tours2, rubrique mes méta-programmes3, je demande le méta-programme VAKOG.

VAKOG est un acronyme qui énumère nos 5 sens principaux4 : vision, audition, kinesthésie, odorat et goût. Ce méta-programme fait partie de la catégorie perception. Il influence donc la représentation que je vais me faire du monde en insistant plutôt sur certains canaux de perception que d’autres.

En effet, chaque individu utilise majoritairement un ou deux de ses sens pour percevoir et n’a pas l’habitude de les solliciter tous pour construire une image complète de ce qui l’entoure. C’est le plus souvent la vision et l’audition, mais ça peut varier.

Dans le cas où une personne a perdu l’usage d’un sens, elle se reporte sur les autres en les rendant en général beaucoup plus affutés, afin de compenser. La capacité à lire le braille par exemple me semble comme ça hors de portée : je n’imagine pas que mes doigts soient capables de détecter l’agencement de ces minuscules points. Et pourtant, mon cerveau pourrait probablement, avec de l’entraînement, apprendre à le faire, car finalement c’est à son niveau qu’est le verrou et pas vraiment au bout de mes doigts.

Dans la communication interpersonnelle, connaître mon VAKOG et celui de l’autre peut être très utile.

Il y a différents moyens de me rendre compte de mon système dominant : par exemple en observant la nature principale de mes souvenirs, la façon principale d’ancrer des apprentissages, etc. On entend souvent, moi j’ai une mémoire visuelle, j’ai besoin de voir les choses, ou bien moi j’ai une mémoire auditive, j’ai besoin de les entendre et de les prononcer, etc.

Pour détecter celui de l’autre, on peut l’écouter et recenser les mots qu’elle emploie et le domaine qu’elle favorise, notamment si elle évoque une expérience vécue. Ça peut nous éclairer. Certains praticiens de la PNL3 vont jusqu’à observer les mouvements oculaires de la personne quand elle parle, car elle indiquerait sa tendance — en haut pour la vision, au milieu pour l’audition, en bas pour les autres. À ma connaissance, ça n’a pas été prouvé scientifiquement...

Ainsi, je peux adapter mon discours à ce que mon interlocuteur favorise, afin de l’aider à se connecter à ce que je dis. Cela améliore notre bande passante commune.

C’est notamment très utile en coaching pour accompagner une transformation en explorant une situation dont le coaché veut sortir — son état présent — et définissant ce qu’il voudrait mettre à la place — son état désiré. Afin d’établir l’objectif, le VAKOG peut aussi orienter vers quelque chose de mesurable5 : quand tu auras atteint ton objectif, que verras-tu ? Qu’entendras-tu ? Que ressentiras-tu ? Lorsque j’arrive sur le programme dominant, le cerveau de mon coaché s’active plus — a priori ça se joue6 dans la partie du cerveau appelée colliculus supérieur — et aide à concentrer son attention sur l’objectif.

De même, lorsque j’invite le coaché à se créer un ancrage positif d’une situation qui le met en joie ou en puissance, je l’invite à utiliser une forme qui est compatible avec son programme dominant du VAKOG : une métaphore, un mot à prononcer, un geste à faire, etc. Ça va l’aider à reconvoquer en lui cette situation lorsqu’il en aura besoin pour se redonner confiance à l’approche d’une épreuve, par exemple.

Comme tous les autres3 méta-programmes, c’est quelque chose à utiliser avec bienveillance afin de mieux communiquer avec l’autre et pas pour le manipuler ! Comme dirait l’autre : ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant...

Notes & références

  1. J’essaie de documenter différents méta-programmes, une fois par semaine, comme je l’avais fait pour les biais cognitifs et pour les lois de l’UX.

  2. Cette expression est inspirée du titre du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019.

  3. Les méta-programmes sont des modes de fonctionnement de haut niveau qui influencent ma perception, mon évaluation d’information, ma motivation et ma décision. C’est un concept issu de la Programmation Neuro-Linguistique. 2 3

  4. À relire : somesthésie.

  5. À relire : objectif PREMIER.

  6. À lire sur Wikipédia.

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
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