Hugues Le Gendre

(note n°365 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

Ne pas changer de trottoir

Me comporter d'une façon durable, même en négociation

Dans la vie, il y a de nombreuses occasions d’avoir des conversations en opposition avec l’autre, notamment lors de négociations.

Lorsque celles-ci ont lieu avec des personnes que je connais ou pour lesquelles je sais que je vais garder une relation sur le long terme, je pense que je donne inconsciemment plus de soin à la façon dont elles se déroulent. C’est notamment le cas lorsque j’ai pu négocier, par le passé, des augmentations de salaire avec mes dirigeants, ou avec les membres de mon équipe.

Si je sors un peu de mon égo, je n’ai aucun intérêt à pousser jusqu’à la rupture.

Dans les cas où la relation est purement transactionnelle et ponctuelle, par exemple si j’achetais ou vendais une maison ou une voiture à un inconnu, ou si je négociais un nouveau contrat qui n’était qu’un parmi d’autres, alors la tentation pourrait être grande de ne rien lâcher et d’être très dur en affaire.

C’est d’autant plus probable s’il y a un rapport de force dissymétrique.

Il y a même un très bon livre sur le sujet de la négociation qui s’appelle Ne coupez jamais la poire en deux1. Il est intéressant surtout parce qu’il introduit de nombreux facteurs psychologiques et neurologiques pour améliorer la capacité de négociation sur un sujet. Mais son titre est réducteur et reflète bien un état d’esprit qui n’est pas très durable.

Joshua Becker, le minimaliste2, a partagé3 récemment une philosophie transmise par un ami agent immobilier : pour chaque transaction, je me comporte de façon à ce que, lorsque c’est terminé, si je vois l’autre personne marcher vers moi dans la rue au loin, je n’aie pas à changer de trottoir.

C’est exactement ce que je mets derrière le mot durable. Cette image simple de ne pas changer de trottoir est un ancrage très fort pour moi.

Dans mes transactions, dans les contextes qui impliquent notamment une contrepartie financière, est-ce que je me comporte suffisamment bien pour ne pas m’embarrasser ensuite ? Est-ce le cas dans ma vie personnelle aussi ?

Notes & références

  1. C. Voss et T. Raz, Never Split the Difference: Negotiating As If Your Life Depended On It, 2016.

  2. Il tient un blog que je suis et qui a déjà nourri de nombreux apprentissages, notamment : bien-être et minimalisme ; prédécision ; 6 questions pour une vie plus intentionnelle ; parentalité minimaliste ; utiliser les médias sociaux avec intention ; règle des 2 minutes.

  3. Lire l’article complet (en anglais).

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.

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