Hugues Le Gendre

(almanach n°311 du )

Audit innovation express

Comment dépasser les discours et l'évaluer en deux questions ?

Concept

Un de mes champs d’intervention est l’innovation : j’accompagne régulièrement des clients dans des logiques de transformation de leur business model, de produits, etc. Aussi, j’ai été très intéressé par cette approche1 de Frédéric Etiemble, associé de Strategyzer2.

Alors même que l’audit complet du système d’innovation d’une entreprise peut prendre 3 mois, le temps de trouver les bloqueurs et les moteurs et d’arriver à une liste de recommandations, poser deux simples questions aux leaders de l’organisation suffit en général à se faire une bonne idée de l’importance de l’innovation.

Question 1 : combien de temps passe le CEO sur l’innovation par semaine ?

Question 2 : quelle part d’échec pouvez-vous tolérer dans votre portefeuille ?

Réaction

La réponse à la question 1 est un bon proxy de l’importance de l’innovation pour l’organisation, au-delà de ce qui est affiché. Ainsi, si c’est faible, ça envoie un message clair à toute l’entreprise : si tu veux être un jour à ma place, ne perds pas de temps avec l’innovation.

Concernant la question 2, alors même qu’un niveau important d’échec dans le business actuel de l’organisation est un problème et nécessite une amélioration de la planification ou de l’exécution, c’est le contraire pour les sujets d’innovation. Sinon, il n’y a pas d’apprentissages et pas d’exploration possible de sujets vraiment nouveaux. Ainsi, si le niveau de réussite attendu est 80 %, ça envoie le message clair : l’échec n’est pas une option. Et dans une organisation, cela peut être synonyme d’un suicide de carrière.

Et les réponses à ces questions telles que j’ai pu les observer et telles que Stategyzer a pu les poser sont souvent sans appel

Je trouve que ces deux questions sont aussi très puissantes pour mon propre développement. Il suffit de remplacer innovation par développement personnel, amélioration continue, formation, exploration de nouveaux sujets, etc. J’ai choisi un modèle d’indépendant pour laisser une forte place à ce sujet, au moins 20 % de mon temps si ce n’est plus. Et pourtant, ça fait du bien de me les reposer, car j’observe que c’est moins automatique ces derniers temps. Et je n’en suis pas très satisfait.

Invitation

Qu’est-ce qui serait différent si je faisais régulièrement cet audit et que j’en tirais des actions ?

Notes & références

  1. Lire l’article original (en anglais).

  2. C’est la société notamment à l’origine des canevas Value Proposition et Business Model. A. Osterwalder, Y. Pigneur, P. Papadakos, G. Bernarda et A. Smith, Value Proposition Design: How to Create Products and Services Customers Want, 2015.
    A. Osterwalder et Y. Pigneur, Business Model Generation, 2010.
    D. J. Bland et A. Osterwalder, Testing Business Ideas: A Field Guide for Rapid Experimentation (The Strategyzer Series Book 3), 2019.
    A. Osterwalder, Y. Pigneur, F. Etiemble et A. Smith, The Invincible Company: How to Constantly Reinvent Your Organization with Inspiration From the World's Best Business Models, 2020.

Des entités sont référencées (en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
innovation (4) leadership (13) Strategyzer (1) Frédéric Etiemble (1)

Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :

Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.

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Comment interagir avec le graphe de dépendance ?

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

L'almanach Apprenti-sage est une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.