Biais d'autorité
Comment éviter de surpondérer l'avis d'un dépositaire de l'autorité ?
Concept
Dans la série mon cerveau me joue des tours1, rubrique mes biais cognitifs, je demande le biais d’autorité.
C’est la tendance à surévaluer l’opinion d’une personne que l’on considère comme ayant une autorité sur un sujet donné. Cette autorité peut venir de son expertise sur le sujet, mais pas forcément. Je pourrais la transférer inconsciemment sur un sujet très différent. Les cas classiques : parents, autorité religieuse, manager ou supérieur hiérarchique, médecin, économiste, critique d’art, etc. Et je pourrais rajouter coach ou thérapeute !
Ainsi, je vais avoir confiance en cette autorité et la prendre comme référence. Cela va m’amener à réduire mon sens critique face à ce qu’elle énonce et ne pas la contredire ou la questionner alors même que j’ai des doutes. Je prendrai ainsi des décisions fortement influencées par son point de vue.
Réaction
C’est ainsi une extension de l’effet de halo2 sur le sujet de l’autorité uniquement.
La fameuse expérience de Milgram3, au début des années 60 aux États-Unis à l’Université de Yale, démontre bien la soumission extrême à l’autorité, alors même que les conséquences directes sont choquantes. Des volontaires sont amenés à « punir » une personne en situation d’apprentissage : à chaque erreur sur un exercice de mémorisation, le conducteur de l’expérience leur demande d’envoyer une décharge électrique à l’apprenant. La décharge est de plus en plus forte. Le système n’est évidemment pas branché et l’apprenant est un acteur, mais le volontaire ne le sait pas. Alors même que les hurlements augmentent face aux décharges reçues, les volontaires malgré leur questionnement et leur inconfort sur l’expérience, continuent majoritairement d’électrocuter le pauvre apprenant, simplement parce que l’expérimentateur leur indique de continuer.
Lorsque le biais est exploité consciemment, on l’appelle argument d’autorité. Je confonds alors origine et contenu d’un argument pour le faire valoir.
Pour m’en libérer, il faut faire preuve de sens critique, donc renforcer et activer le système 24, et ne pas hésiter à multiplier les avis d’experts, notamment contradictoires5.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’arrêtais de confondre porteur et contenu ?
Notes & références
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Cette expression est inspirée du titre du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019. Et de la discussion eu avec le philosophe Charles Pépin dans son podcast. ↩
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À relire : effet de halo. ↩
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De nombreux papiers scientifiques, résumés dans : S. Milgram, Obedience to Authority: An Experimental View, 1974. ↩
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À relire : système 1, système 2. ↩
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À relire : loi de la proximité. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
biais
(45)
autorité
(4)
Stanley Milgram
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?