Biais de positivité
Comment mon optimisme inconscient et mon pessimisme conscient m'influent ?
Concept
Dans la série mon cerveau me joue des tours1, rubrique mes biais cognitifs, je demande le biais de positivité, aussi appelé principe de Pollyanna.
Le biais de positivité est la tendance qu’on a à se souvenir plus facilement et plus précisément des expériences positives que des expériences négatives. C’est un phénomène inconscient. Et c’est intéressant, car, consciemment, on a plutôt une tendance à donner du poids aux choses négatives, notamment en raison de l’aversion à la dépossession2.
Ainsi, je serais inconsciemment optimiste, mais consciemment pessimiste.
Le nom de Pollyanna est le titre d’un livre d’un début du vingtième siècle de Eleanor H. Porter dans lequel une petite fille de ce nom joue à un jeu consistant à trouver du positif dans chaque situation.
Deux chercheurs, Matlin et Stang, ont étudié3 à fond ce biais de positivité dans les années 70. Au-delà de la facilité et de la précision à me souvenir des expériences positives, je mettrais aussi plus de temps à reconnaître une situation qui n’est pas plaisante qu’une situation plaisante. Cet effet augmente avec le temps entre le stimulus et le rappel. Il augmente aussi avec l’âge4.
Les psychologues notent que malgré l’intérêt que ce biais a en temps normal, il peut aussi avoir des effets pervers : on ne ferait pas assez l’effort de traiter nos traumatismes qui restent ensuite avec nous plus longtemps que nécessaire ou bien l’on ne regarde pas assez les risques de notre vie en face. On parle alors de syndrome de Pollyanna.
Réaction
Je trouve aussi que c’est un sujet à double tranchant, mais qui a surtout des côtés positifs. Cela vient renforcer ma croyance que je crée ma propre réalité5. Ainsi, je suis capable de vivre une vie heureuse même dans un contexte qui pourrait rendre d’autres personnes malheureuses.
Le seul souci, c’est que la souffrance apparaît dans l’écart entre ce qui est et ce que je voudrais qu’il soit. Donc l’illusion, lorsqu’elle disparaît, peut créer de la souffrance... sauf à développer aussi une forme d’acceptation.
Ça crée un paradoxe intéressant. Mais en psychologie, les paradoxes sont plutôt la norme que le contraire, et ils me donnent envie de creuser.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je prenais conscience de ce paradoxe et l’utilisais à mon profit ?
Notes & références
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Cette expression est inspirée du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019. Ce podcast, avec le philosophe Charles Pépin, est à écouter pour en avoir une synthèse. ↩
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À relire : aversion à la dépossession. ↩
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M. W. Matlin et D. J. Stang, The Pollyanna Principle: Selectivity in Language, Memory, and Thought, 1978. ↩
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A. E. Reed et L. L. Carstensen, « The theory behind the age-related positivity effect », Frontiers in Psychology, 2012, 339. ↩
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À relire : pronoïa ; carte et territoire ; histoire ; changer de monde ; loi de Prägnanz ; changer de perception ; placebo et encore plein d’autres ! ↩
Une
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biais
(45)
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- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
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Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
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