Bouteille d'empathie
Comment recharger ma capacité à me connecter à l'autre ?
Concept
L’empathie1 est à mon sens une compétence clé à développer dans notre monde : c’est ma capacité à percevoir ce qui se passe chez l’autre, ses pensées et ses émotions, comme si j’étais l’autre, mais sans pour autant m’y identifier.
Elle est utile dans tous les contextes de la vie afin d’améliorer les relations interpersonnelles, mais aussi développer l’innovation, ou accepter mes propres zones d’ombre2.
Même si elle est ancrée sur des fonctionnements neurologiques établis3, c’est une compétence que je peux développer en la travaillant.
Néanmoins, c’est rarement une capacité infinie. Marshall Rosenberg, qui a popularisé la communication non violente4 basée sur l’empathie et l’auto-empathie, offrait l’image d’une bouteille d’empathie.
Ma capacité à puiser dans mon empathie pour me mettre à la place de quelqu’une d’autre dépendrait de la quantité d’empathie qui reste en moi à un instant donné. C’est un effort que d’user d’empathie, cela consomme une forme d’énergie, et cela diminue ce qui reste en moi.
Et lorsque ma bouteille d’empathie est vide, il devient très difficile de me connecter à l’autre, à ses besoins, ses ressentis, etc. Je baisse les bras, je commence à monter dans les tours, ou bien je me renferme. Ça ne fait pas de moi un mauvais humain. C’est simplement que je n’en suis plus capable, là, maintenant, car j’en ai trop usé.
Je dois trouver un moyen de la remplir à nouveau, afin de pouvoir y puiser encore. Ça peut être le contact avec certaines personnes — c’était le cas de Rosenberg —, un rituel de centrage, une balade en forêt, une lecture, etc.
Réaction
Même si elle est complètement empirique, cette notion me parle bien. Peut-être parce que ces derniers temps, j’ai l’impression de toucher assez régulièrement le fond de la bouteille et que tout ça m’aide à entrer en amitié avec mes propres limites. Et plutôt que de me martyriser avec ça et finalement de rajouter un méta-état5 négatif, je prends acte de mes limites, je les accepte, et je trouve des solutions pour recharger.
La question autour de ce sujet devient double. Comment puis-je détecter que ma bouteille est vide, ou presque ? Comment puis-je rapidement la remplir à nouveau ?
La première nécessite une prise de conscience de ce phénomène ainsi qu’une capacité d’auto-observation régulière. L’autre peut m’y aider : par exemple ma femme6 peut me faire savoir que ma bouteille d’empathie est presque à sec dans certaines interactions que je peux avoir avec mes enfants parfois.
La seconde dépend plus de chacun. Pour moi, elle se recharge vite dans des moments où je suis seul, au calme, entouré de beau et de naturel.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’apprenais à gérer le niveau de ma bouteille d’empathie ?
Notes & références
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À relire : neurones miroirs. ↩
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À relire : communication non violente. ↩
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Un méta-état est l’état dans lequel je vais me mettre en repensant à une situation, par opposition à l’état dans lequel j’étais. C’est souvent lié à une couche d’autojugement que j’ajoute au regard de la façon dont je me suis comporté par exemple... J’en ai parlé plus en détail à propos de changer ses habitudes. ↩
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À relire : ezer keneged. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
CNV
(16)
Marshall Rosenberg
(9)
empathie
(18)
rituel
(17)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?