Chose qu'on ne sait pas nommer
Comment savoir qu'on est sur la bonne piste ?
Concept
Kevin Kelly est un technologiste un peu philosophe qui m’inspire très régulièrement 1 2 3.
Voici un de ses conseils :
Les plus grandes récompenses se récoltent lorsque vous travaillez sur quelque chose que personne ne saurait nommer. Si vous en avez la possibilité, travaillez là où il n’y a pas de mots pour ce que vous faites4.
Réaction
J’aime ce concept un peu contrariant. Surtout dans ma position d’indépendant, où l’un de mes enjeux est de projeter ma valeur auprès de mes clients ou prospects5. C’est toujours plus facile lorsqu’on a un métier précis6, une compétence unique très développée. Ça permet aussi à des gens de nous trouver plus facilement.
Malheureusement, je fais souvent des grands écarts entre des compétences très techniques — type code, data, innovation ou marketing — et des compétences très soft — type coaching, psychologie, philosophie.
Il arrive régulièrement que mes clients me recrutent pour une compétence et finalement en découvrent d’autres qu’ils ne soupçonnaient pas et qui font qu’ils me sollicitent plus longtemps et sur un champ différent de ce qu’ils avaient imaginé au départ. Mais bien souvent, je n’ai pas d’occasions d’aborder ces autres sujets.
Ainsi, j’aurais du mal à décrire vraiment sur quoi je travaille7, sauf à tomber dans quelque chose d’assez plat qui ne dit pas grand-chose : « j’accélère les transformations. » Ou bien comme je réponds à mes enfants qui me demandent mon métier : « j’aide les gens à résoudre leurs problèmes. » Je pallie cette généralité en mettant plein de métiers différents sur mon profil — facilitateur, coach, formateur, consultant, entrepreneur —, au risque de perdre en lisibilité !
Mais au fond, c’est ce qui me plaît.
Je suis récompensé, car je ne fais jamais deux fois la même chose.
Je suis récompensé, car j’ai beaucoup de choses à apprendre et je dois me former en permanence.
Je suis récompensé, car lorsque je fais bien mon travail, le système dans lequel je suis intervenu est en meilleure santé.
La deuxième partie du conseil de Kelly mériterait que je m’y attarde plus. Il propose de choisir explicitement d’aller dans un environnement qui ne sait pas nommer ce que l’on fait. Sûrement parce que ça veut dire que ça n’est pas encore devenu une commodité et que cela confère un certain monopole.
Ça marche s’il y a un vrai besoin en revanche, car je trouve assez peu de débouchés à ce que je sais faire dans mon nouveau lieu de vie : une petite ville rurale ! Mais je n’ai peut-être pas assez creusé le sujet...
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je m’accrochais plus, justement lorsque j’ai du mal à décrire ce sur quoi je travaille ?
Notes & références
-
À relire : enthousiasme et intelligence ; plus empathique ; pronoïa ; filtre d’immédiateté ; hormèse. ↩
-
À relire : faute et responsabilité ; explorateur de l’autre ; mon truc ; objectif ou rêve ; la moins chère des thérapies ; urgent ou important. ↩
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Traduit librement de : The greatest rewards come from working on something that nobody has a name for. If you possibly can, work where there are no words for what you do. ↩
-
Par exemple, je creuse depuis quelque temps avec un ami le sujet de la psychologie du code. Nous avons eu du mal à mettre un nom sur le sujet et il n’est pas si bien que ça d’ailleurs. Du coup, j’ai du mal à le vendre, mais je sens que c’est un vrai sujet ! ↩
-
À relire : généraliste ou spécialiste. ↩
-
Au fond, je travaille sur le sujet mouvant de la dimension humaine de la résolution de problèmes. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Kevin Kelly
(12)
exemple
(7)
innovation
(4)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?