Conformisme
Comment mon besoin d'appartenance me conditionne ?
Concept
L’expérience suivante1 montre la force du conformisme social.
Une jeune femme entre dans un cabinet d’ophtalmologie. La salle d’attente est pleine d’acteurs, mais elle ne le sait pas : pour elle, ce sont des patients normaux.
Au bout de quelques instants, un bip retentit et tous les faux patients se lèvent puis se rassoient. La jeune femme est un peu étonnée et regarde avec embarras et confusion autour d’elle. Quelques secondes plus tard, le bip retentit à nouveau, même topo.
Au bout du troisième bip, sans trop savoir pourquoi, la jeune femme finit par se lever et se rasseoir avec le groupe. Et elle continuera de le faire ensuite.
Au fur et à mesure, les faux patients partent en consultation et les organisateurs de l’expérience s’arrangent pour que personne n’arrive pendant un moment. Si bien que la jeune femme finit par se lever à chaque bip alors qu’elle est maintenant seule dans la salle d’attente.
À partir de maintenant, de vrais patients commencent à arriver un par un dans la salle d’attente. Lors du premier bip, la jeune femme se lève. La personne qui vient d’arriver ne comprend pas vraiment et l’interroge : « pourquoi vous levez-vous ? » Et elle répond, un peu embarrassée : « tout le monde le faisait donc j’ai pensé que c’était ce qu’il fallait faire... »
À partir du bip suivant, le nouveau venu, tout d’abord un peu gêné, se met à se lever avec la jeune femme... Et au fur et à mesure que les nouveaux patients arrivent, eux aussi se conforment à cette norme sociale. La jeune femme finit par quitter la salle d’attente pour son examen et le nouveau groupe continue joyeusement son petit rituel collectif.
Réaction
Comment ne pas prendre conscience, après cette expérience, du poids des croyances collectives que nous avons introjectées ? Qu’est-ce que je fais aujourd’hui et qui ne vient pas du tout de moi, qui n’est qu’une réaction plus ou moins consciente à un conditionnement2 de ma société, de ma famille, de mon groupe d’amis ? Probablement beaucoup plus que je ne crois !
Le besoin d’appartenance est bien présent dans la pyramide de Maslow, il est en plein au milieu, juste au-dessus du besoin de sécurité. Il est tellement important que je suis prêt, comme cette jeune femme, à faire des choses complètement irrationnelles, simplement pour réduire la dissonance de ne pas appartenir au groupe.
Au delà de développer une pensée critique et de basculer régulièrement en système 23, cela renforce chez moi le besoin de choisir un environnement sain4 où les influences sont bonnes et m’entourer de gens que je respecte5.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’arrivais à me déconditionner un peu et prendre de la hauteur sur ce que je fais et pour quoi6 je le fais ?
Notes & références
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La vidéo est à voir sur YouTube. Je n’ai pas réussi à vérifier absolument si c’était un fake... Mais la présence d’un vrai professeur de Wharton et le fait que cette expérience a été citée lors d’un cours à l’Université de Cornell m’ont convaincu de la documenter ici. Même si elle est un peu à l’américaine. ↩
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Ça me fait penser à l’expérience de Milgram, à relire : biais d’autorité. ↩
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À relire : système 1 et 2. ↩
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À relire : modèle comportemental de Fogg. ↩
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À relire : la loi de la proximité. ↩
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À relire : téléologie de la vie. ↩
Une
entité est
référencée
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
conformisme
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?