(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)
Dans la place
Trois éléments clés de développement professionnel pour devenir indispensable et impactant
Dans l’environnement professionnel, il y a souvent un espace où les discussions et décisions importantes ont lieu. C’est matérialisé par un groupe de personnes dans un endroit donné à un moment donné, souvent récurrent. Ça peut être formel : un CoDir, ou bien un CoPil, ou un CoTruc1. Ou moins explicite.
Par le passé, avant que je sois indépendant, j’ai pris vite conscience de ça et j’avais envie d’en être. Dans mon travail, je recherche de l’impact, du challenge et de la gratification. Et ces éléments sont présents ou activables dans cette salle, avec ces gens-là.
Je suis récemment tombé sur un article2 qui explique à un ingénieur comment se faire appeler dans cette salle... et y rester. En voici les idées clés.
Pour être appelé dans la salle, je dois
- apporter quelque chose d’utile : un détail, un contexte, une expertise, une expérience, une relation
- ...que la salle n’a pas déjà et qui donne une perspective suffisamment intéressante pour que le groupe accepte de s’agrandir au détriment de son efficacité
- avoir un sponsor dans la salle, qui est prêt à me coopter et prendre la responsabilité d’être mesuré à la hauteur de mon apport
- ...qui sait que je veux y être, car il est souvent occupé dans plusieurs salles — à tel point souvent qu’il voudrait en quitter certaines — et il faut être explicite avec lui dans la demande
Pour augmenter mes chances d’y rester, je peux diminuer le coût à l’entrée pour le groupe en
- restant aligné avec mon manager, à tel point parfois qu’un switch avec lui est possible
- optimisant pour le groupe, afin de créer de la confiance
- parlant clairement — pour être compris — et succinctement — pour donner plus d’idées —, en se souvenant que c’est mon obligation d’être compris, pas celle des autres
- étant en contrôle de mes émotions, surtout dans les moments de stress
- arrivant préparé et en respectant mes engagements
- étant concentré et présent
- me déclarant volontaire pour des tâches ingrates
Certains comportements peuvent me faire virer de la salle rapidement comme
- ne pas comprendre l’objectif précis de la salle et essayer de l’utiliser pour autre chose
- être dogmatique, ce qui ralentit le processus
- prendre trop de temps à s’aligner sur la décision collective
- embarrasser mon sponsor
- être présent de façon intermittente
Ce petit guide rapide pour naviguer dans cet espace professionnel révèle quelques points de vue intéressants, qui peuvent se généraliser dans d’autres contextes.
Il pose d’abord la question de ma proposition de valeur pour le groupe. Elle doit être claire pour moi, exprimée précisément et surtout comprise. Toutes les salles n’en ont pas forcément besoin, mais je peux plus facilement identifier ou me faire identifier par celle où ça a de l’intérêt pour moi d’intervenir. Faire cet exercice de clarifier régulièrement ma proposition de valeur est très utile.
Ensuite, il souligne l’importance d’optimiser pour le groupe. Je vais intégrer un système dont je dois rapidement comprendre les enjeux, les besoins et les dynamiques. Je dois y trouver un rôle qui permet d’optimiser globalement3 son efficience, quitte à prendre des tâches rébarbatives...
Enfin, il parle aussi beaucoup de savoir-être et pas seulement de savoir-faire. Le second est une clé d’entrée alors que le premier est une clé de maintien. Aujourd’hui, sauf dans certaines organisations avec une culture encore assez toxique, on tolère plus difficilement le brilliant jerk, la personne brillante, mais imbuvable.
Ces trois éléments — proposition de valeur personnelle, vision systémique, savoir-être — sont vraiment cruciaux pour moi dans le développement professionnel.
Notes & références
-
Sauf peut-être un comité Théodule. ↩
-
À relire : optimisation locale. ↩
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