(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)
De "je dois" à "je choisis"
Petit protocole pour rendre sa vie plus intentionnelle
Dans son livre séminal1 sur la Communication Non Violente2, Marshall Rosenberg propose un petit protocole pour rendre sa vie plus intentionnelle.
Trois étapes simples pour passer de « je dois » à « je choisis » :
- lister les actes de ma vie que je ne vis pas comme un jeu, en écrivant sur une feuille de papier toutes ces choses que je me dis devoir faire, toutes les activités que je redoute, mais que je fais quand même parce qu’il semble que je n’ai pas le choix
Rosenberg partage ses deux premiers éléments : rédiger des rapports cliniques et emmener ses enfants à une école assez éloignée. - reconnaître sincèrement que je choisis de les faire, en insérant « je choisis de... » devant chaque élément de la liste
Cette étape peut créer de la résistance, car on a souvent l’impression d’être obligé, mais c’est un pivot important du protocole... - trouver l’intention (le besoin) de chaque choix, en insérant « parce que je veux... » après chaque élément de la liste
Au sujet de sa première activité, Rosenberg s’est rendu compte qu’il les rédigeait uniquement pour l’argent qu’ils rapportaient. Dans les 35 années qui suivirent, il n’en a plus écrit un... et a trouvé d’autres moyens de subvenir à ses besoins financiers. Pour le deuxième élément de sa liste, Rosenberg a pris conscience des avantages qu’il trouvait à faire fréquenter cette école en particulier par ses enfants...
Ça me fait penser à un bon conseil d’Eckhart Tolle3 : « accepter le moment présent — comme si on l’avait choisi — puis agir avec lui — comme un allié — plutôt que contre lui. » Il est pertinent, mais on peut vraiment s’interroger sur le moyen de s’y prendre en pratique !
Je trouve que le protocole décrit ici est un bon pas dans cette direction, très actionnable.
Il y a un truc très intéressant de retournement d’énergie, un peu comme une prise d’aïkido. On part d’une énergie négative qu’on transforme en énergie positive en retournant à son intention, au besoin profond qu’elle sert. On retrouve au passage la même transformation quand on cherche à passer de la fin au moyen.4
Car finalement, c’est ce besoin qui doit être un critère de décision, pas sa matérialisation dans une stratégie du quotidien. Quand on remonte au besoin, les choses s’éclairent... C’est d’ailleurs un moyen très puissant de dissoudre des problèmes en coaching.
Je n’ai pas essayé ce protocole en particulier. Mais je me dis qu’au moment où on peut traditionnellement faire de bonnes résolutions et une relecture de l’année passée, il peut être intéressant d’y consacrer une heure.
Notes & références
-
M. B. Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), 2018. ↩
-
C’est un sujet tellement transformant ! J’en ai parlé ici, mais aussi à de nombreuses autres occasions... ↩
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E. Tolle, The Power of Now: A Guide to Spiritual Enlightenment, 2004. ↩
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