(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)
Décisions de type 1 et 2
Faire la différence entre les deux pour économiser de l'énergie et ne pas rester figé
Ces derniers temps, je me suis intéressé à différents sujets autour de la façon dont nous prenons des décisions : les prédécisions1, les marqueurs somatiques2 ainsi que la différence entre choix et décision3.
J’ai trouvé intéressante la nuance apportée par ce dernier sujet, et la légèreté qu’elle peut apporter : il suffit de reconnaître que les décisions, contrairement au choix, embarquent une partie de risque, de saut de foi, de confiance en l’intuition.
J’ai ressenti la même légèreté lorsque j’ai appris la différence faite par Jeff Bezos4 entre une décision de type 1, irréversible, qui doit être prise avec beaucoup de précautions et une décision de type 2, réversible, qui doit être prise comme on passe une porte.
Au-delà de tout ce qu’on peut penser sur les impacts à long terme de son entreprise, Amazon, Bezos a su créer une culture qui accepte l’échec, comme revers de tout ce qu’il permet comme innovation. Il a même indiqué, à des actionnaires en général assez prudents, qu’Amazon était « le meilleur endroit au monde pour échouer. » Et même si on se dit que la culture américaine accepte plus l’échec, il faut avoir une sacrée vision pour maintenir une culture qui célèbre les vertus de l’échec5, alors même que l’entreprise devient gigantesque.
La différence qu’il fait entre les décisions de type 1 et 2 est fondamentale pour que tout n’explose pas en plein vol.
Il m’arrivait — et il m’arrive encore, mais juste moins qu’avant — de passer des heures ou des jours à minimiser les risques d’une prise de décision, à explorer tous les scénarii, etc. Et certaines décisions sont très dures à prendre simplement parce qu’il n’apparait pas clairement de bon choix, et que faire confiance à son intuition n’est pas toujours évident. Cela n’empêche pas que ces mêmes décisions puissent aussi être tout à fait réversibles, à faible coût. Dans ces cas-là, Bezos nous conseille de passer la porte, quitte à ressortir plus tard pour en prendre une autre.
Très ironiquement, il arrive que le temps de réflexion qu’on a passé avant une décision soit supérieur au temps passé à implémenter une des options, voir si c’était pertinent et éventuellement la changer. C’est quelque chose que j’ai observé souvent dans des contextes professionnels...
Notes & références
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À relire ici : les prédécisions. ↩
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À relire ici : les marqueurs somatiques. ↩
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À relire ici : choix et décision. ↩
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Partagée dans le millésime 2016 de sa lettre annuelle aux actionnaires. ↩
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À lire aussi sur le sujet de l’échec : C. Pépin, Les vertus de l'échec, 2016. ↩
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