D'ici la mort
Comment éviter qu'elle me paralyse ?
Concept
Il y a quelques jours, je citais Christian Bobin1 parlant de la vie comme un cadeau qui donne tellement plus que ce qui sera retiré à notre mort.
J’ai vu l’angoisse que la mort peut créer chez l’homme et j’ai posé l’intention ce jour-là d’essayer de l’aborder plus légèrement, sans regret. C’est un vœu qui peut sembler sans trop de substance quand j’en suis statistiquement encore assez loin. Mais pour autant, elle pourrait arriver demain...
Le livre de Bobin, qui parle d’amour et de mort, m’a donné envie d’ajouter quelques éléments, croisés dans mes lectures, qui traitent du sujet de quoi faire d’ici la mort.
Réaction
Déjà, m’y préparer en prenant conscience du peu de contrôle que j’ai sur elle. C’est le rituel stoïcien du memento mori.2 « Souviens-toi que tu vas mourir » : phrase soi-disant murmurée à l’oreille des généraux par un esclave lorsqu’ils défilaient devant la foule en liesse.
Voire pousser l’exercice jusqu’à me considérer comme déjà mort pour me mettre à vivre. Marc-Aurèle écrivait : « il faut, en homme déjà mort et ayant vécu jusqu’au moment présent, vivre le reste de ta vie conformément à la nature. »
Alors que les stoïciens cherchent à maintenir l’égo à sa place, les épicuriens cherchent à profiter des bienfaits de la vie, sans excès, contrairement à ce qu’on croit3. C’est le carpe diem d’Horace.
Le chanteur Prince disait : « Nous allons tous mourir un jour. Mais avant que cela n’arrive, je vais danser ma vie. » Je trouve ça très inspirant ! Ça donne envie de lâcher tous les poids qui me restent et virevolter !
Oscar Wilde me met devant mes limites : « Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister. » Alors, comment vivre sa vie vraiment ?
Je peux adopter une vision plus téléologique de la vie4 en posant la question de pour quoi je fais les choses, plutôt que pourquoi. Et ainsi, je sers au mieux ma mission5 6 et mes besoins7.
Ensuite, développer ma conscience du kaïros : « ce moment où le réel se révèle à [moi] de façon inédite »8, c’est-à-dire l’occasion favorable ou le moment opportun. Savoir le saisir sans chercher à le provoquer plus que de raison, en gardant cet équilibre entre tirer et relâcher.9
Même s’il incarne à mon sens un peu trop du côté tirer, Richard Branson souligne l’importance de l’audace : « Les audacieux ne vivent pas longtemps, mais les autres ne vivent pas du tout. »
Enfin, Eckhart Tolle me rappelle que je me trompe lorsque j’oppose la vie à la mort10 : « La mort n’est pas le contraire de la vie. La vie n’a pas de contraire. Le contraire de la mort est la naissance. »
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je changeais de modèle mental sur la mort afin de saisir les bienfaits de la vie ?
Notes & références
-
À relire : cette vie nous est donnée. ↩
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À relire : principe d’inversion ; pensées pour lui-même. ↩
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À relire : plaisirs catastématiques. ↩
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À relire : téléologie de la vie ici. ↩
-
À relire : pourquoi du comment. ↩
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À relire : humilité de la mission. ↩
-
À relire : communication non violente. ↩
-
C. Pépin, Les vertus de l'échec, 2016. ↩
-
À relire : tirer et relâcher. ↩
-
E. Tolle, The Power of Now: A Guide to Spiritual Enlightenment, 2004. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
stoïcisme
(22)
épicurianisme
(3)
Marc Aurèle
(7)
Christian Bobin
(6)
mission
(12)
mort
(5)
Richard Branson
(1)
Horace
(1)
Prince
(1)
Eckhart Tolle
(2)
Oscar Wilde
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?