Difficultés du monde moderne
Comment voir aussi les défauts du confort et de l'abondance ?
Concept
Le monde moderne dans lequel nous vivons a beaucoup d’avantages, notamment confort, santé ou sécurité.
D’après Mike Donghia1, il vient aussi avec des difficultés nouvelles :
- l’abondance de nourriture et d’information : leur mise à disposition sans limites a explosé depuis 75 ans et nous n’avons pas appris à gérer notre appétit
- trop d’uniformité, de prédictibilité et de facilité : notre vie — rythme, température, etc. — est réglée et stable, sans laisser de place à la variance
- plus assez de mystère et de texture dans la vie : nous nous sommes concentrés sur l’optimisation rationnelle et raisonnable et nous avons perdu le sens de l’émerveillement
Il propose ensuite quelques pistes pour les repousser :
- embrasser la retenue
par exemple : passer d’ajouter à soustraire2, retirer les choses superflues, laisser quelques soirées libres, dépenser moins qu’on ne gagne, faire une chose à la fois - s’inspirer de ce qui a résisté à l’épreuve du temps
par exemple : être sceptique des nouveaux produits chimiques, manger des produits qui existent depuis longtemps, éviter d’être trop sédentaire - ajouter des stresseurs et des difficultés
par exemple : faire des jeûnes ou des retraites — notamment de son portable —, ressentir plus les saisons et les changements de température, faire plus souvent une pause - ajouter de la nouveauté, de la variation, du hasard
par exemple : embrasser différentes traditions en fonction des saisons, explorer toutes les promenades à 2 h de chez soi, essayer de ne vivre qu’avec une voiture - réenchanter son monde
par exemple : ralentir et ajouter des activités non productives, revitaliser des traditions de l’enfance ou des explorations spirituelles, marcher longuement sans direction, ajouter de la beauté dans sa maison
Réaction
Je suis très sensible à la pensée minimaliste3 — qui n’est pas du tout une privation, mais plutôt un choix de se concentrer sur l’essentiel. Naturellement, j’ai trouvé beaucoup de résonance dans les pistes proposées. Certaines sont déjà bien intégrées dans ma vie depuis quelque temps, mais d’autres m’ont donné envie de faire quelques changements.
Par exemple, je trouve l’idée contrariante d’ajouter des stresseurs assez séduisante. Une chose que j’ai remarquée depuis que nous vivons dans une maison à la campagne est que je ressens bien plus les saisons, les changements de température et le temps. Il fait sensiblement plus froid dans la maison maintenant en hiver et je m’adapte en conséquence : vêtements, sommeil, nourriture, rythme. La maison est en retrait par rapport à la rue et il n’y a plus de lumière à la nuit tombée dans le jardin. La pluie existe et je me suis habitué à vivre avec — j’ai acheté des bottes ! Nous nous sommes inscrits à une AMAP et je découvre plus directement ce que les saisons apportent comme légumes, et tant pis pour les concombres en hiver !
Je trouve que ça nous ancre plus encore dans la vraie vie4.
De même, l’idée d’ajouter de la variation me plaît bien, car elle est assez éloignée de mon tempérament : j’aime bien planifier et je me satisfais assez bien de la routine. Là encore, la vie en maison à la campagne m’a aidé. Je profite plus facilement d’une éclaircie pour démarrer des travaux de jardin sur un coup de tête ou une promenade dans la forêt alentour. L’AMAP me fait découvrir de nouveaux légumes que je n’aurais jamais pensé à acheter. Nous essayons de ne tenir qu’avec une seule voiture, quitte à devoir faire des ajustements à nos plans si optimisés.
Néanmoins, j’ai encore un peu de travail à faire pour bien accueillir le hasard et ses bienfaits, par rapport à la planification précise.
Enfin, le dernier, réenchanter son monde m’interpelle vraiment. C’est là où je pense trouver le plus de bénéfices pour moi, ainsi que pour le reste de la famille et notamment les enfants. Je suis convaincu qu’il faut ralentir pour pouvoir laisser de l’espace à ça, et notre choix de nous éloigner de Paris et d’être à notre compte nous permet notamment de remplir cet objectif. Grâce à ma femme, j’apprends à mettre de la beauté dans la maison, alors même que mon côté minimaliste un peu extrême ne m’y pousserait pas du tout. Et finalement, j’ai beaucoup de gratitude pour le régal que cela apporte.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je mettais quelques changements encore dans ma vie pour la rendre plus vraie ?
Notes & références
-
Invité du blog Becoming Minimalist, article à lire ici (en anglais). ↩
-
À relire : soustraire plutôt qu’ajouter. ↩
-
À relire : bien-être et minimalisme ; acheter le bonheur ; vie intentionnelle ; parentalité minimaliste ; 7 habitudes qui changent la vie. ↩
-
À relire : friluftsliv. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
minimalisme
(19)
objectif
(14)
parentalité
(24)
stress
(4)
Mike Donghia
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?