(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)
Éducation silencieuse
Ils écoutent ce qu'on fait, pas ce qu'on dit
J’ai mentionné il y a peu1 une interview2 de Franck Lopvet où il expose sa thèse principale qui promet la paix avec soi pour trouver la paix avec l’autre. Cela passe par l’acceptation radicale de ses propres zones d’ombre afin de les apprivoiser plutôt que de les transcender. Passer du ou au et.
Dans cette interview, un des sujets abordés qui a résonné en moi est celui de l’éducation. Il parle des enfants et dit nos enfants écoutent ce que l’on fait, pas ce que l’on dit.
Cela semble évident, et pourtant ça me met en profond déséquilibre. Car je sais pertinemment que je ne suis pas toujours exemplaire. Que je demande parfois en criant (!) d’arrêter de crier. Que je leur impose (!) parfois d’écouter l’autre.
Quelquefois, je vois mes incohérences sur le coup et j’essaie de les corriger en m’excusant et d’avouer la paradoxe en train de se jouer. De temps en temps, ce sont mes enfants de 5 et 6 ans qui me le font remarquer. Sinon, ça n’est que plus tard que j’en prends conscience.
Mais mes enfants ne sont pas dupes. Et je fais assez peu avancer mes convictions en matière d’éducation de cette manière... Sauf à avouer humblement que je suis un humain, avec mes failles. Ce que je partage avec eux régulièrement lorsque j’ai dérapé.
Des amis m’ont récemment parlé d’un concept qui reprend bien cela : l’éducation silencieuse. Réussir à éduquer son enfant par son exemple uniquement, sans avoir besoin de parler et d’expliquer ce que l’on pense être bon.
Je ne peux pas leur demander de ranger leur chambre si je laisse trainer des affaires sur mon bureau. Ou de se lever rapidement le matin si je traine au lit. D’être généreux, ou calme, ou réfléchi, ou attentionné, ou empathique si je ne le suis pas.
Et en même temps, Franck Lopvet me rappelle qu’il y a en moi de la paresse, de la radinerie, de la colère, de l’impétuosité, de l’égoïsme... Et que je me raconte des histoires3 si je pense être ou pouvoir devenir uniquement un être de lumière. Le retour du pendule sera d’autant plus ample et violent...
Il donne l’image amusante et qui a créé un gros ancrage en moi des parents hippies qui, d’un seul coup, basculent facho. Et si je suis très honnête, il y a un peu trop de ça en moi à mon goût...
Cela m’invite à m’observer plus finement et à tendre vers plus de congruence et d’exemplarité... tout en me reconnaissant et en leur reconnaissant que c’est parfois très dur. Et c’est OK.
Notes & références
-
À relire : l’univers est en moi. ↩
-
Voilà un bon podcast pour le rencontrer et connaître sa philosophie. ↩
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À relire : une histoire d’histoire. ↩
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