Erreur de la cause unique
Comment ma paresse me fait oublier des pistes ?
Concept
Dans la série mon cerveau me joue des tours1, rubrique mes biais cognitifs, je demande l’erreur de la cause unique aussi appelée réductionnisme causal.
Ce biais, voire ce sophisme lorsqu’il est conscient, se produit lorsque l’on suppose qu’il y a une seule cause simple à un évènement alors même qu’il peut avoir été causé par de nombreux facteurs concomitants2.
Réaction
Cela revient à confondre logiquement nécessaire et suffisant. Une cause peut avoir été nécessaire à l’apparition de la conséquence, mais n’est pas suffisante à l’expliquer.
Ces derniers temps, je vois souvent ce biais à l’œuvre chez mes enfants. Lorsque mon fils est énervé et que, lorsqu’il tente de se défouler sur moi, je me dérobe et il trébuche, je vais être pour lui la cause de tout ça. D’ailleurs, en ce moment, je suis souvent la cause unique des problèmes de mes enfants...
Le simple fait de poser la question « quelle en a été la cause ? » fait tomber dans ce piège.
Pour en sortir, il faut adopter un vrai esprit d’investigation. Comme le Dr House, dont l’équipe a pour enjeu de diagnostiquer des maladies rares et souvent foudroyantes, et qui finit souvent par trouver plusieurs facteurs conjoints qui ne causent la maladie que par leur coprésence. Il paraît que la série est très réaliste, et c’est une bonne illustration des efforts à faire pour contrer ce biais.
Je crois que la vie est un peu pareille : je fais preuve de paresse ou d’immaturité intellectuelle en ne cherchant qu’un seul facteur.
Kaoru Ishikawa a d’ailleurs inventé dans les années 60 un processus autour d’un diagramme qui a la forme d’une arête de poisson et qui permet d’explorer systématiquement plusieurs causes d’apparition d’un problème sans s’arrêter à une seule.
De même, le fait de poser cinq fois de suite la question « pourquoi ? » permet souvent de creuser une chaîne causale pour arriver à une cause première. Il faut donc bien faire attention à ne pas tomber dans le réductionnisme causal alors même que cette chaîne a probablement une forme beaucoup moins linéaire qu’on ne croit...
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je cherchais au-delà de la réponse unique et simple ?
Notes & références
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Cette expression est inspirée du titre du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019. Et de la discussion eu avec le philosophe Charles Pépin dans son podcast. ↩
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À relire : cum hoc ergo propter hoc. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
biais
(45)
logique
(9)
Kaoru Ishikawa
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?