Hugues Le Gendre

(note n°121 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

Faire autorité

Différence et transition entre faire autorité et exercer l'autorité

Dans une séquence vidéo1 avec les fondateurs du Hameau des Buis — un éco-village construit autour d’un projet d’éducation différent pour les enfants —, la spécialiste de la CNV2 Isabelle Padovani aborde un sujet que j’ai trouvé très intéressant : la différence et la transition entre faire autorité et exercer l’autorité.

Originellement, on faisait autorité. Dans la Grèce antique ou la Rome antique, le pouvoir était au peuple, mais le sénat faisait autorité. Les êtres qui y étaient faisaient autorité dans leur domaine, c’est-à-dire qu’ils incarnaient quelque chose depuis un certain temps qui fait que quand les autres les voyaient vivre, ils étaient influencés et les prenaient en exemple. On les respectait, on les écoutait, on avait de la gratitude pour eux, et on leur donnait un certain crédit.

On s’habitue à ce genre de reconnaissance, au respect qu’on nous témoigne ou au pouvoir qu’on nous donne. Et si, à un moment, on perd cette exemplarité et cette influence, mais qu’on veut s’accrocher à la reconnaissance, on bascule dans un exercice de l’autorité. On cherche à obtenir du pouvoir sur les autres.

Isabelle Padovani dit très bien que dès lors qu’on commence à exercer l’autorité, c’est qu’on n’arrive plus à faire autorité. Les deux sont incompatibles. Et les gens ne réagissent pas du tout de la même manière en face : dans le premier cas, c’est eux qui confiaient quelque chose de leur plein gré et dans le second, il leur est imposé.

C’est un éclairage très intéressant sur le leadership je trouve et il raisonne fortement avec la séparation entre autorité, pouvoir et influence que j’ai partagée3 il y a quelque temps. Elle dit d’une autre manière qu’on devrait se positionner toujours dans une influence saine sans essayer de prendre de force l’autorité, car les gens en face de nous ont le pouvoir sur leur vie et ils préfèrent s’éclairer auprès de l’influence plutôt que se soumettre à l’autorité.

Elle note que dans notre vie, on rencontre surtout des gens qui exercent l’autorité, à commencer en général par nos parents. Et pour moi, c’est le champ principal d’amélioration de mon comportement. Comment puis-je arriver à sortir de ce cercle vicieux de l’autorité pour basculer simplement dans une influence saine et laisser complètement le pouvoir à mes enfants d’explorer la vie ?

J’en ai une conscience aigüe et pourtant je trouve ça extrêmement difficile.

Notes & références

  1. Visible sur YouTube.

  2. C’est la communication non violente.

  3. C’est le modèle du CAPI.

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.

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