(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)
Feu sacré
Le préserver chez nos enfants et s'en inspirer
En ce moment, je dirais que les plus grandes difficultés que j’ai orbitent autour de mon rôle de parent — parfois précisément de père.
C’est à la fois bon signe : le reste va bien ! Mais c’est aussi la reconnaissance d’être parfois un peu perdu sur la bonne conduite à tenir. J’imagine que c’est pour ça que je consacre un apprenti-sage par semaine au sujet...
Dans un billet1 écrit il y a quelques mois dans la newsletter Daily Dad2 pour papa stoïcien, Ryan Holiday a partagé une analyse qui me touche et que je veux garder en ancrage fort.
Je remets l’ensemble du texte ici3 :
Vous regardez et demandez à votre fils pourquoi il économise l’eau du bain et il vous dit : « Parce que je veux garder le souvenir du bon moment que nous passons. » Vous vous promenez dans un parc avec votre fille et elle accourt et attrape la main tendue d’une statue et se présente et demande si elles veulent être amies. Vous avez lu cette histoire apocryphe des jumeaux, dont l’un est très malade à l’hôpital. Le médecin dit à l’autre que son frère aura besoin d’une transfusion sanguine, et après avoir donné le sang, le jeune enfant s’assied et dit : « Alors, quand vais-je mourir ? »
Ce sont les moments qui vous frappent dans le plexus solaire. Vous ne pouvez pas les rechercher. Vous ne pouvez pas les convoquer à la demande. Mais ils sont là. Bonté. Innocence. Joie. Courage. Altruisme. Ils vous coupent le souffle et vous soulèvent en même temps.
Nous avons déjà parlé d’aider nos enfants à « porter le feu. » Ces moments sont le feu. Ils sont ce que chaque enfant apporte au monde. Mais la flamme est délicate. Elle s’éteint facilement. Elle n’arrive pas toujours à l’âge adulte. Parfois, elle se consume. D’autres fois, malheureusement, elle est étouffée par des parents bien intentionnés, mais trop occupés, ou blasés, ou qui ont simplement de mauvaises priorités.
Rien n’est plus important que de protéger cette flamme. Les notes, l’université, les compétences professionnelles, tout cela n’a rien à voir avec la question de savoir si vous maintenez cette bonté en vie. Que vous leur fassiez savoir que vous la voyez et que vous l’aimez, que vous êtes là pour la nourrir et les aider à la transformer en opportunités d’être grand ou grande, d’être heureux ou heureuse, d’être soi-même.
Vos enfants sont nés avec une lumière dans les yeux. Votre travail consiste à la maintenir en vie et à augmenter sa puissance lumineuse autant que vous le pouvez.
Je n’ai pas exactement les mêmes exemples que Holiday à raconter, mais j’ai vécu des situations similaires avec mes enfants — ou d’autres. Des situations où la bonté, l’innocence, le courage et la joie pure s’expriment à travers eux.
C’est fabuleux à voir. C’est enthousiasmant et ça donne une énergie folle. Et en même temps, s’accompagne chez moi d’une question un peu angoissante : est-ce que je fais bien tout ce qu’il faut pour préserver ce feu sacré ?
Je réalise avec un peu de tristesse que la réponse est évidemment négative. Je pense que c’est aussi ça d’être parent : vivre en même temps la joie intense de voir un miracle se dérouler devant mes yeux et la tristesse de ne pas en être complètement à la hauteur, voire de participer malgré moi à sa disparition partielle.
Ceci étant dit, j’essaie de faire le job aussi bien que je le peux. Et comme je l’ai entendu d’un psychiatre formateur, par copain interposé, « quoi que je fasse, aussi bien intentionné que je sois, je vais participer à créer des névroses chez mes enfants. » À moi d’en être conscient et d’agir du mieux que je peux.
Et aussi de m’en inspirer !
Car les enfants détiennent la clé pour résoudre les problèmes de notre monde...
Notes & références
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À relire : mandala de l’éducation ; ils sont notre travail ; se (et les) presser ; paradoxe des parents ; messages vers le futur ; transitions rapides ; ressources intangibles. ↩
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La traduction est proposée par Google et modifiée à la marge. ↩
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