Hugues Le Gendre

(note n°385 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

Futur

Il est déjà présent à certains endroits

William Gibson est un auteur de science-fiction, habitué à explorer le futur.

Pour lui, le futur est déjà là, il n’est juste pas encore bien distribué1.

Cela veut dire que certaines personnes le vivent déjà, ce futur. Cela peut être par choix, comme les early adopters, ou bien cela peut être subi, comme certaines victimes du changement climatique.

Il n’y a pas forcément un futur, mais plusieurs versions du futur et des catégories de personnes différentes le vivent déjà au quotidien. Cela dépend aussi de l’angle qui est pris : façon de travailler, de se déplacer, d’apprendre, de se chauffer, etc.

Si le futur est déjà là, c’est peut-être juste que moi, dans ma position naturelle, je ne suis pas en contact avec lui.

Ma condition d’indépendant et mon envie de contribuer au monde me donnent envie de sentir la direction du futur.

Déjà, pour m’y préparer et rester à la pointe, afin de garder ma pertinence. Pour y préparer mes clients aussi, les aider à sentir les choses qui adviennent.

Mais aussi pour l’influencer. Détecter et aider les initiatives qui me semblent utiles au monde à se diffuser, à ma petite échelle. Par exemple, cela m’intéresse sur les sujets de transition écologique, d’élévation de conscience ou de modes d’organisation de collectifs, etc.

Cela m’invite à chercher activement des zones de futur. Il s’agit d’écosystèmes, de personnes qui, consciemment ou non, sont en train de vivre une version du futur, selon une dimension particulière. Lorsque j’en identifie une, j’essaie de m’y immerger. La lecture est une façon de faire, mais l’expérience peut rester très cérébrale. Il est plus utile d’aller à la rencontre des gens qui vivent ce futur, de les observer et de les interroger. Avec le bon niveau d’écoute2, je peux sentir le futur émergent et en tirer de nombreux apprentissages.

Par exemple, depuis mon installation à la campagne, je suis en AMAP3. Et je suis allé plusieurs fois aider l’un ou l’autre des producteurs sur sa ferme. Je donne un coup de main, mais j’en retire énormément. J’apprends à connaître le paysan, sa vie, ses aspirations et ses difficultés. Le modèle de la production agricole biologique, locale et à petite échelle fait pour moi partie du futur et j’ai envie de mieux le comprendre.

Ainsi, j’ai envie de me poser la question suivante : comment puis-je identifier d’autres zones de futur, avoir le courage de les explorer et garder l’esprit suffisamment ouvert pour en apprendre quelque chose ?

Notes & références

  1. W. Gibson, The Economist, 4 déc. 2003.

  2. À relire : niveau d’écoute.

  3. C’est une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, qui met en contact direct des producteurs bio locaux et des consommateurs. Les consommateurs s’engagent à acheter une part de récolte sur toute l’année, permettant de sécuriser le producteur qui distribue ensuite toutes les semaines un panier. Au-delà de cette transaction, cela crée un nouveau modèle de distribution et de solidarité.

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.

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