Guerriers de la lumière
Comment leurs petites sagesses peuvent m'aider sur le chemin ?
Concept
Il y a quelque temps, j’ai lu le Manuel du guerrier de la lumière1, de Paolo Coelho. C’est un petit recueil de sagesses courtes — 1 ou 2 pages à chaque fois — écrit comme un guide à destination des guerriers de la lumière. Ils ne sont jamais explicités, mais au fond, je les définirais comme les gens qui décident d’aller s’explorer pour mieux se connaître et de vivre en congruence avec leurs valeurs profondes.
À titre de comparaison2, j’ai un peu moins accroché que L’Alchimiste3, peut-être à cause du phénomène d’accumulation qui s’opère quand on le lit d’une traite. J’apprécie tout le même le côté roman initiatique facile à lire, mais qui arrive à faire passer des messages.
J’ai surligné un certain nombre de passages qui expriment des philosophies de vie ou des croyances qui m’ont parlé. Attention, spoiler !
Les guerriers de la lumière se reconnaissent au premier regard. Ils sont au monde, ils font partie du monde. Souvent, ils trouvent que leur vie n’a pas de sens. Mais ils n’ont pas renoncé à le trouver. Ils s’interrogent. Ils refusent la passivité et le fatalisme. C’est pour cela qu’ils sont des guerriers de la lumière.
Un guerrier de la lumière n’oublie jamais la gratitude.
Le guerrier se concentre sur les petits miracles de la vie quotidienne. S’il est capable de voir ce qui est beau, c’est qu’il porte en lui la beauté — puisque le monde est un miroir qui renvoie à chacun l’image de son propre visage.
Un guerrier de la lumière respecte le principal enseignement du Yi-King : « La persévérance est favorable. » Il sait que la persévérance n’a rien à voir avec l’obstination.
Le guerrier comprend alors que la répétition des expériences a une unique finalité : lui enseigner ce qu’il n’a pas encore appris.
Un guerrier ne passe pas ses jours à tenter de jouer le rôle que les autres ont choisi pour lui.
Le guerrier sait qu’il n’existe pas de « meilleur » ou de « pire » : chacun possède les dons nécessaires à son chemin individuel.
Pour avoir foi dans son propre chemin, il n’a pas besoin de prouver que le chemin de l’autre n’est pas le bon.
Le guerrier de la lumière accepte chaque défi comme une occasion de se transformer lui-même.
Le guerrier a entendu des commentaires de ce type : « Comment saurai-je si ce chemin est le bon ? » Il a vu bien des gens renoncer à la quête parce qu’ils n’avaient pas répondu à cette question. Le guerrier, lui, n’a pas de doutes ; il connaît une formule infaillible. « Par les fruits tu connaîtras l’arbre », a dit Jésus. Il suit cette règle et ne se trompe jamais.
Le guerrier de la lumière croit. Parce qu’il croit aux miracles, les miracles commencent à se produire. Parce qu’il a la certitude que sa pensée peut changer sa vie, sa vie se met à changer.
C’est parce qu’il pense être ce qu’il dit que le guerrier finit par devenir ce qu’il affirme être.
Le guerrier de la lumière sait perdre. Il ne considère pas la défaite d’un air détaché, avec des phrases du genre : « Bon, ça n’a pas d’importance », ou « En réalité, je ne le voulais pas vraiment ». Il accepte la défaite comme telle et ne tente pas de la transformer en victoire.
Ceux qui portent sur la misère un regard indifférent sont les plus misérables.
Cependant, il existe un mot, lui aussi très bref, que beaucoup de gens ont du mal à prononcer : non. Celui qui ne dit jamais non pense qu’il est généreux, compréhensif, bien élevé ; parce que le non a la réputation d’être maudit, égoïste, primaire. Le guerrier se garde de tomber dans ce piège. Il y a des moments où, tout en disant oui aux autres, on peut se dire non à soi-même. Aussi ne dit-il jamais oui avec les lèvres si son cœur pense non.
Grâce à la discipline et au dévouement, le guerrier garde intact son enthousiasme.
Réaction
Ce dernier m’a notamment beaucoup parlé. Ceux qui me connaissent savent que je suis un fervent partisan de la discipline, que je vois comme quelque chose de vraiment positif dans ma vie.4 Le dévouement est comme une plante que j’essaie de faire grandir chez moi, sa graine ayant été plantée au moins lors de mes années de scoutisme.5 Et l’enthousiasme est pour moi une vraie force, qui définit d’ailleurs profondément mon style de coaching.
Ce recueil est finalement assez éclectique, avec des pensées plus ou moins spirituelles. Certaines paraissent des évidences et d’autres me font réfléchir plus profondément. À les relire comme ça, je me dis que j’ai peut-être mal jugé le recueil et qu’il mériterait d’être lu plus doucement, de méditer chaque entrée du manuel et de leur laisser le temps de se déployer... À remettre sur la pile pour l’année prochaine ?
Au cours de la lecture, je n’ai pu m’empêcher de me dire « mais moi aussi, je suis un guerrier de la lumière » ! C’est une bien jolie expression qui plaît en tout cas à mon égo. Et en même temps, sur de nombreux sujets, je sais que la route est encore longue et que je trébuche souvent. Ce journal d’apprenti-sage en est régulièrement témoin.
Mais comme Paolo Coelho l’a écrit :
C’est pour cela qu’ils sont guerriers de la lumière. Parce qu’ils se trompent. Parce qu’ils s’interrogent. Parce qu’ils cherchent une raison — et, certainement, ils vont la trouver.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je m’inspirais un peu plus des guerriers de la lumière ?
Notes & références
-
P. Coelho, Manuel du guerrier de la lumière, 2014. ↩
-
Mais est-ce vraiment une bonne idée de comparer ? ↩
-
P. Coelho, L'Alchimiste, 2014. ↩
-
Cela fait partie pour moi de la théorie du cadre qui libère que je développerai probablement ici un jour. ↩
-
À relire : aime ce que tu fais. ↩
Des
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(4)
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(8)
Paolo Coelho
(1)
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- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
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Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
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