Jugement social
Comment je juge et je suis jugé sur deux dimensions principales ?
Concept
Lorsque je rencontre quelqu’un et afin d’être en mesure de me forger rapidement une impression informant le futur de nos interactions, je m’appuierais principalement sur deux dimensions1 2 :
- chaleur : la personne est-elle sympathique, honnête vs froide, hypocrite
- compétence : la personne est-elle compétente, déterminée vs incompétente, paresseuse
Ces deux dimensions sont importantes, car d’un point de vue très primaire et proche des stratégies de survie3, elles répondent à une double question fondamentale : la personne a-t-elle de mauvaises intentions à mon égard et est-elle capable de les réaliser ?
Ces deux dimensions forment une matrice et la chercheuse Heidi Grant Halvorson en propose une version illustrée4 par l’exemple des Simpsons :
- froid + compétent : Monty Burns veut peut-être vous faire du mal et a sûrement les moyens de le faire
- froid + incompétent : Moe Szyslak veut peut-être vous faire du mal, mais n’est pas assez doué pour le faire
- chaud + compétent : Lisa Simpson est serviable et intelligente
- chaud + incompétent : Homer Simpson est une personne adorable que vous ne voudriez dans votre équipe pour rien au monde
Réaction
Tout ceci repose uniquement sur ma perception et mes suppositions et pas sur la vérité. Plus précisément, il a été observé5 que je vais juger la chaleur sur l’intention et la compétence sur le résultat. Donc je suis évidemment assez peu précis sur la première dimension et trop spécifique sur la seconde.
L’exemple des Simpson a créé un bel ancrage en moi.
Au-delà de l’intérêt purement intellectuel de ce modèle pour moi, il m’invite à observer ce que je projette sur ces deux dimensions vis-à-vis de mes relations, de mes clients, de mes prospects. Je trouve que c’est aussi une clé d’entrée importante pour l’accompagnement en coaching. Même si des exemples récents me montrent qu’on peut être perçu comme chaleureux et compétent sans pour autant que cela fonctionne vraiment, car il y a un autre facteur qui joue : l’adéquation entre ce que je propose et que dont l’autre a besoin.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je prenais plus en compte ces dimensions dans mes interactions avec les autres, dans ce que je projette et dans ce que je reçois ?
Notes & références
-
A. Carrier, E. Louvet et O. Rohmer, « Compétence et agentisme dans le jugement social », Revue internationale de psychologie sociale, 2014, 27 (1) : 95-125. ↩
-
Il existe une autre version moins orthogonale du modèle avec deux principes organisateurs très généraux des phénomènes humains : la communalité : reflet de l’existence d’un organisme en tant que membre d’un collectif, se manifestant par le sens de l’unité et de la coopération avec les autres individus / l’agentisme : mode d’existence d’un organisme en tant qu’individu séparé, se manifestant par la différenciation, le contrôle et par l’affirmation et l’expansion du soi. ↩
-
À relire : stratégies de survie. ↩
-
Lire l’article et l’illustration en anglais. ↩
-
B. Wojciszke, « Multiple meanings of behavior: Construing actions in terms of competence or morality », Journal of Personality and Social Psychology, 1994, 67 (2) : 222-232. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
perception
(8)
évaluation
(7)
Heidi Grant Halvorson
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?