Labéliser les émotions
Comment diminuer les effets de mes émotions fortes ?
Concept
Dans son dernier livre1, Mark Brackett cite une étude2 de l’université américaine UCLA démontrant une technique pour diluer les effets d’une émotion forte.
Les chercheurs ont placé des individus souffrant d’une sévère arachnophobie3 dans la même pièce que l’objet de leur effroi. Un groupe avait pour mission de décrire ce qui se passait dans un langage neutre alors qu’un autre groupe devait décrire ses ressentis et émotions.
Les membres du second groupe ont été capables de s’approcher de la cage de l’araignée et les réponses inconscientes de leur corps étaient moins extrêmes. Et l’effet a duré dans le temps. Plus ils exprimaient leur anxiété et leur peur, plus ils mettaient des mots sur elles et moins elles avaient de pouvoir sur eux. En revanche, leur perception de leur peur n’a pas vraiment été affectée.
Réaction
L’humain peut avoir peur de mettre des mots sur ses émotions fortes. Comme si le fait de les nommer, de les prononcer tout haut les rendait plus réelles. Et donc plus difficiles à supporter.
Ces travaux semblent montrer en fait que l’opposé est vrai. Les labéliser précisément serait la première étape vers une dilution de leur pouvoir sur moi.
Il est peut-être temps de casser le modèle, surtout chez l’homme, de la personne forte, qui réprime ses émotions, ne s’autorise pas à les exprimer... C’est le meilleur moyen de leur laisser finalement plus de pouvoir et de les mettre aux commandes.
Je crois aussi qu’il est important de développer un vocabulaire émotionnel précis pour avoir une labélisation nuancée. J’ai produit et partagé un petit livret qui m’y aide4. C’est un travail que je fais pour moi, et que je fais aussi avec mes enfants.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je mettais plus souvent des mots sur mes émotions fortes, au lieu de les réprimer ?
Notes & références
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M. A. Brackett, Permission to feel: unlocking the power of emotions to help our kids, ourselves, and our society thrive, 2019. ↩
-
K. Kircanski, M. D. Lieberman et M. G. Craske, « Feelings Into Words: Contributions of Language to Exposure Therapy », Psychological Science, 2012, 23 (10) : 1086. ↩
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L’arachnophobie est la peur pathologique des araignées. ↩
-
À relire : communication non violente. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
émotions
(11)
CNV
(16)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?