Loi de Miller
Comment prendre conscience des limites de ma conscience ?
Concept
J’aime transposer des concepts à des contextes très différents de leur origine pour en générer des apprentissages nouveaux. Les lois du design d’expérience utilisateur sont un bon vivier à adapter au développement personnel et professionnel.
Voici1 la loi de Miller, qui dit2 :
Une personne normale ne peut garder que 7 (plus ou moins 2) éléments dans sa mémoire de travail.
Réaction
La mémoire de travail est celle que j’utilise en permanence et de façon automatique pour fonctionner dans le présent. Ainsi la loi de Miller me dit que je ne peux avoir conscience que d’environ sept choses en même temps. Le reste est soit inconscient, soit inutile dans l’instant.
C’est important à garder en tête dans le cas de discussions transformatives : coaching, entretien de carrière, évocation d’un sujet important en famille, etc.
En m’assurant que le moment et l’endroit sont propices à la discussion, je minimise les stimuli externes. Mon attention et celle de mon interlocuteur, ainsi que nos mémoires de travail, ne seront ainsi pas distraites par du bruit, au sens large. Il est aussi utile d’éviter les stimuli internes, comme des préoccupations qui occuperaient nos esprits. Bref, je minimise la concurrence qui existe à ce sujet de discussion important.
Ensuite, il faut procéder par étape afin de ne pas embarquer trop de choses d’un coup, car je sais maintenant qu’elles ne pourront être considérées en même temps. Si le sujet est complexe, je peux prendre le temps de le déployer et de servir les arguments à la suite, sans tout donner d’un coup. Un certain sens du story-telling peut être aidant.
Ces prérequis sont indispensables par exemple dans le cadre d’un feedback afin de m’assurer qu’il « passe » pour le mieux.
Dans le coaching que je pratique, on travaille par exemple sur l’association du coaché à une situation donnée : on lui fait revivre le moment comme s’il y était et explorer ce qui se passe en lui, notamment les sensations physiques de son corps, mais aussi ses émotions. On emploie une méthode assez systématique d’exploration des sous-modalités (le VAKOG) : visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et gustatif. Cette technique permet notamment de saturer sa conscience de ces éléments et ainsi d’en faire sortir les éléments trop mentaux qui sont des constructions parfois trop artificielles.
Enfin, je vois un lien entre la loi de Miller et la loi de Prägnanz3. Une raison pour laquelle les gens voient les choses de façon simpliste est parce qu’ils cherchent à en avoir une image complète en conscience et la loi de Miller leur interdit d’avoir trop de détails en même temps en tête.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je structurais mon travail et mes interactions afin de profiter au mieux de la loi de Miller ?
Notes & références
-
Ceci est l’entrée 10 sur le thème de la transposition des lois de l’UX. ↩
-
Traduction personnelle de la loi décrite ici. Issue de : G. Miller, « The magical number seven, plus or minus two: Some limits on our capacity for processing information », Psychological Review, 1956, 63 (2) : 81–97. ↩
-
À relire : loi de Prägnanz. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
loi de l'UX
(19)
émotions
(11)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?