Lois de l'UX
Apprentissages en méta à la fin d'une série -- #UX (conclusion)
Cet apprenti-sage fait partie d’une série où j’explore la transposition de lois de l’UX design1 à la relation intra- et interpersonnelle — notamment dans le contexte du coaching.2
Afin de clôturer cette série, je voulais prendre un peu de hauteur et en dégager des méta-apprentissages.
sur le fond
À part quelques exceptions, j’ai trouvé que la transposition de ces lois de l’UX se faisait plutôt bien dans le contexte qui m’intéresse au quotidien : celui du développement personnel. L’exercice a été parfois un peu acrobatique ou répétitif et toutes les analyses ne sont pas de la même qualité mais globalement ça a bien marché.
Ça n’est pas étonnant : l’UX s’est fortement inspirée de théories de la psychologie afin de se renforcer. Elle travaille sur la qualité des interactions entre l’humain et le système et exploite, parfois négativement3, les biais humains afin de la maximiser.
D’ailleurs, l’UX s’est fortement inspirée de la Gestalt-thérapie, « qui est centrée sur l’interaction de l’être humain avec son environnement, [...] la manière dont elle prend forme et la remise en mouvement lorsque cette forme est figée et répétitive. » 4 Celle-ci prône notamment que cette forme se manifeste souvent dans son ensemble plus que dans l’accumulation des détails : comme une mélodie plus que comme les notes qui la composent...
sur la forme
J’ai bien apprécié le fait de travailler sur une série, de me concentrer pendant 2-3 semaines sur un même thème. Ça donne une forme de cadence intéressante. J’ai beaucoup d’autres sujets que j’ai mis de côté pendant cette période donc je ne pense pas revenir à une série tout de suite mais ça a été un exercice intéressant pour moi.
sur le principe
En remontant encore d’un étage en méta, je trouve que l’exercice de transposition d’un apprentissage — d’une loi, d’un mode de fonctionnement — d’un champ à un autre est très enrichissant. Il nécessite d’une part la compréhension un peu poussée du sujet d’origine — et me pousse donc à aller au fond — mais surtout la capacité à prendre de la hauteur par rapport au sujet pour le sortir de son contexte et observer sa dynamique dans un autre contexte.
C’est pour moi le plus grand apprentissage de la série.
Pour référence, retrouvez ici les 20 entrées de la série :
- EFFET D’ESTHÉTISME-FONCTIONNALITÉ - Il y a une discrimination en faveur du beau
- SEUIL DE DOHERTY - Vite fait, bien fait. Vraiment ?
- LOI DE FITTS - Vite fait, bien fait. Vraiment ? (2)
- LOI DE HICK - Simplifions-nous la décision, réduisons les choix
- LOI DE JAKOB - Les gens veulent « un peu plus de la même chose »
- LOI DE LA RÉGION COMMUNE - Le lieu fait-il le groupe ? Que partageons nous de plus fort encore ?
- LOI DE PRÄGNANZ - Simple comme bonjour, sinon on n’y arrive pas
- LOI DE LA PROXIMITÉ - On est la moyenne des gens de notre environnement proche
- LOI DE LA SIMILARITÉ - Des choses proches de loin même si loin d’être proches
- LOI DE CONNECTIVITÉ UNIFORME - Le lien qui rapproche, voire qui apparente
- LOI DE MILLER - Nous avons une mémoire/conscience de poisson rouge
- RASOIR D’OCKHAM - ...et son extension, le Rasoir de Le Gendre 😇
- PRINCIPE DE PARETO - Une source de développements souvent inattendus
- LOI DE PARKINSON - Le travail est comme un gaz : il occupe tout l’espace disponible
- RÈGLE DU PIC-FIN - Ne terminons pas nos interactions en queue de poisson
- LOI DE POSTEL - Deux poids et deux mesures vis-à-vis de moi ou des autres
- EFFET DE POSITION SÉRIELLE - N’oublions pas le check-in/check-out
- LOI DE TESLER - Une asymptote structurelle au niveau de complexité
- EFFET VON RESTORFF - Tu es un « putain de lion au milieu des moutons » !
- EFFET ZEIGARNIK - Se concentrer sur le négatif à en oublier nos capacités
Notes & références
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L’UX (qui vient de l’anglais User eXperience) est l’expérience que l’utilisateur a en interagissant avec un produit/service. et l’UX design est la conception de telles expériences satisfaisantes ↩
-
Ces lois étaient la traduction personnelle de ce site ↩
-
Dans ce cas, on parle de dark patterns (modèles sombres/sinistres) : c’est l’exploitation des biais humains pour obtenir quelque chose qui n’était pas désiré par l’utilisateur au départ. Certains y classent notamment toutes les techniques destinées à créer une addiction au service, par exemple pour les réseaux sociaux. Vous pouvez en trouver une liste sur ce site ↩
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- Temps de lecture : 4 minutes
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