Hugues Le Gendre

(almanach n°205 du )

Malédiction de la connaissance

Comment ne pas faire de supposition sur la connaissance de l'autre ?

Concept

Dans la série mon cerveau me joue des tours1, rubrique mes biais cognitifs, je demande la malédiction de la connaissance.

C’est le biais qui survient lorsque je suppose inconsciemment que mon interlocuteur a les mêmes connaissances de base que moi pour comprendre ce que je lui dis.

Ce biais a été découvert2 et étudié3 4 dans les années 90-2000, notamment par une expérience simple dans laquelle les gens surestimaient systématiquement la capacité d’observateurs à reconnaître des chansons dont ils tapotaient le rythme avec leurs doigts.

Réaction

Il apparaît très naturellement dans les situations où il y a une asymétrie forte d’information. Par exemple,

J’ai évoqué indirectement ce biais dans le contexte des relations interpersonnelles. Les cartes mentales 6 et les lunettes sur le monde que j’ai développées, la forme d’intelligence prédominante7 que j’ai sont des facteurs qui changent fortement ma perception du monde et qui pourtant me paraissent évidents. Mes croyances et mes expériences ne sont pas présentes naturellement chez l’autre.

Lorsque je discute avec quelqu’un, en étant conscient de ce biais, je vais réduire mes projections8 ou suppositions9 et adapter mon discours. Ça peut être fatigant parfois, et c’est pour ça que j’aime aussi trouver les gens avec lesquels j’ai des atomes crochus : les sujets rebondissent et résonnent sans effort.

Et pourtant, me mettre dans une posture de discussion avec quelqu’un qui a des a priori ou des niveaux de connaissance très différents a plusieurs intérêts, notamment

Invitation

Qu’est-ce qui serait différent si je me repositionnais toujours au bon niveau ?

Notes & références

  1. Cette expression est inspirée du titre du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019. Et de la discussion eu avec le philosophe Charles Pépin dans son podcast.

  2. J. Kennedy, « Debiasing the Curse of Knowledge in Audit Judgment », The Accounting Review, 1995, 70 (2).

  3. J. Froyd et J. Layne, « Faculty development strategies for overcoming the ‘curse of knowledge’ », 2008 38th Annual Frontiers in Education Conference, 2008.

  4. C. Camerer, G. Loewenstein et G. Weber, « The Curse of Knowledge in Economic Settings: An Experimental Analysis », Journal of Political Economy, 1989, 97 (5).

  5. Avec Champs Libres. 2

  6. À relire : carte et territoire.

  7. À relire : intelligences multiples.

  8. À relire : projection.

  9. À relire : accords toltèques.

  10. À relire : loi de la proximité.

  11. À relire : technique d’apprentissage de Feynman.

Des entités sont référencées (en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Champs Libres (3) Charles Pépin (2) Richard Feynman (7) biais (45)

Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :

Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.

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Comment interagir avec le graphe de dépendance ?

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

L'almanach Apprenti-sage est une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.