Hugues Le Gendre

(note n°105 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

Meilleure conversation

10 façon d'avoir une meilleure conversation et ainsi d'améliorer le monde

Dans un TEDTalk très bien mené1, Celeste Headlee, une présentatrice radio américaine ayant une très grande expérience de l’interview, fait le constat que notre société est plus divisée que jamais, notamment parce que nous ne savons plus nous parler. Elle partage ses 10 règles permettant d’avoir une bonne conversation :

  1. Ne pas faire plusieurs choses en même temps
    Je ne peux pas me permettre de penser à ma liste de course ou de ranger le linge en même temps.
  2. Ne pas pontifier
    Je dois me concentrer sur l’autre. Elle cite M. Scott Peck2 : « La véritable écoute nécessite de mettre son égo de côté. En sentant cette acceptation, l’orateur va devenir de moins en moins vulnérable et aura de plus en plus tendance à ouvrir les tréfonds de son esprit à celui qui l’écoute. »
  3. Utiliser des questions ouvertes
    C’est le seul moyen d’explorer en nuance et en profondeur ce que l’autre peut nous apporter.
  4. Suivre le flot
    Elle donne notamment l’exemple si résonnant : souvent, je décroche pour penser à une question très intelligente à poser et lorsque je la place, deux minutes plus tard, je ne me suis pas vraiment rendu compte que le sujet avait changé !
  5. Dire si je ne sais pas
    Je dois me comporter comme si je passais à la radio et être prudent dans mes affirmations.
  6. Ne pas égaler mon expérience avec la leur
    Lorsque quelqu’un partage avec moi une expérience forte pour lui, je ne dois pas rebondir sur ma propre expérience. Elle n’est pas la même et ça n’est pas le sujet. Une conversation n’est pas une opportunité de promotion.
  7. Essayer de ne pas me répéter
    C’est ennuyeux et condescendant.
  8. Éviter trop de détails
    Les gens sont intéressés par moi et ce qu’on peut avoir en commun, ou en différence. Je fais perdre du temps et de l’attention lorsque je me perds dans les dates, les noms, etc.
  9. Écouter
    Évidemment ! Elle cite le Bouddha : « Si ta bouche est ouverte, tu n’écoutes pas. » Et donne quelques raisons intéressantes pour lesquelles je risque de ne pas écouter :
    • je veux garder le contrôle et lorsque je parle, je l’ai
    • je suis distrait : mon cerveau peut écouter près de 500 mots à la minute alors que mon interlocuteur ne peut en prononcer que 225, dont je remplis la différence avec mes propres pensées
    • ça n’est pas mon objectif : elle cite Stephen Covey qui dit « la plupart d’entre nous n’écoutent pas pour comprendre, ils écoutent pour répondre »
  10. Être bref
    Et elle donne juste l’image de la mini-jupe : qui doit être assez courte pour susciter de l’intérêt, mais suffisamment longue pour couvrir le sujet.

Évidemment, il y a beaucoup d’injonctions dans cette liste : toutes ces formes modales « je dois » et « je ne dois pas » peuvent être un peu lourdes, mais elle marque tout de même de nombreux points — et elle cite 2 ou 3 fois Scott Peck donc je suis fan.

Ma formation de coaching m’a permis de travailler tous ces sujets et lorsque je mets ma casquette de coach, je suis bien là-dedans. Mais ça ne m’empêche pas de retomber dans certains de ces travers régulièrement dans des conversations plus « informelles. » Peut-être devrais-je plus systématiquement mettre cette casquette dans ma relation avec les autres, mais j’ai la croyance que la posture très empathique, mais non compassionnelle n’est souvent pas très bonne dans une relation amicale, car un peu distante. À méditer.

Au fond, Headlee nous invite à nous intéresser à l’autre. Tout le monde a une histoire à raconter, ou est expert en quelque chose.

Partant de cette croyance, je ne peux être qu’émerveillé.

Notes & références

  1. À regarder ici

  2. J’ai déjà cité ce psychiatre, dont les écrits (principalement : M. S. Peck, Le chemin le moins fréquenté : Apprendre à vivre avec la vie, 1978.) ont eu un effet si transformant sur moi, au sujet de pour quoi j’écris et d’aimer ce que l’on fait.

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.

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