Mise-en-place intellectuelle
6 pratiques issues de la haute cuisine pour travailler mieux
Tiago Forte est un expert américain en productivité qui se concentre sur le sujet du second cerveau. Il s’agit de mettre en place des processus et des outils permettant d’augmenter ses capacités cognitives. Cela permet par exemple une extraction d’information, une distillation d’apprentissages et un stockage en vue d’une réutilisation plus efficients. Il a influencé une partie de mon propre système1 d’apprentissage.
Récemment, il a fait un parallèle intéressant entre le travail intellectuel et la haute cuisine2. Pour lui, la recherche d’excellence dans le travail intellectuel a beaucoup à apprendre de la pratique de la « mise-en-place » du chef de cuisine qui a besoin d’être très organisé pour faire son travail de façon efficiente.
En particulier, et sans rentrer dans le détail de la facette culinaire de l’analogie, il voit six sujets qui sont intéressants à transposer :
- séquencer : la liste de tâches permet de séquencer le travail, la première tâche de la journée en donne la direction.
- utiliser des éléments de substitution : pour ne pas systématiquement encombrer notre cerveau, je peux utiliser des éléments physiques ou virtuels pour représenter des choses à faire et me souvenir des sujets qui émergent — idée, email qui arrive, conversation, etc.
- distinguer temps immersif et temps de traitement : le premier requiert mon attention constante, le second est déclenché puis passe en arrière-plan et doit être anticipé afin de pouvoir le paralléliser avec le premier.
- avoir une mentalité de finisseur : souvent la quasi-totalité de la valeur n’est délivrée qu’à la fin et il faut savoir aller jusqu’au bout pour éviter le gâchis ou la charge mentale persistante.
- opérer avec des petits mouvements précis : ce qui correspond à découper proprement un projet en fragments réalisables plus rapidement et simplement, mais aussi de travailler ses rituels.
- arranger l’espace : concevoir un espace physique — bureau, fournitures —, virtuel — outils digitaux — et temporel — rituels, processus — qui rendent plus efficient le travail.
En synthèse, il s’agit de travailler propre : efficient, élégant, direct, sans friction, simple, clair, décisif, puissant. Afin de maintenir la balance entre vitesse et qualité, il faut savoir être à la fois concentré et garder la vision globale.
Personnellement, mais je suis un peu un geek du sujet du second cerveau3, j’ai trouvé qu’il y a plusieurs idées qui clarifient des façons de faire — par exemple la différence entre les deux types de temps, la prise de conscience que la valeur ne soit délivrée qu’à la toute fin — et permettent d’améliorer encore mon fonctionnement.
Notes & références
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J’ai évoqué mon système dans pour quoi j’écris, mais je m’interroge sur l’opportunité de le décrire plus en détail dans une série de billets, une sorte de métapprenti-sage. ↩
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Sujet abordé par exemple dans S. Ahrens, How to Take Smart Notes: One Simple Technique to Boost Writing, Learning and Thinking – for Students, Academics and Nonfiction Book Writers, 2017. ↩
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