(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)
Mon truc
Pour passer de bizarre à formidable, il faut encore réussir à le garder
À la suite des 68 conseils non sollicités qu’il avait partagés pour ses 68 ans et qui ont nourri 5 apprenti-sages majeurs1, Kevin Kelly en a repartagé 99 cette année2. Quelques-uns m’ont marqué3, en voici un :
Ce truc qui faisait de moi un gamin bizarre peut faire de moi un adulte formidable — si je ne le perds pas.4
Quand j’étais adolescent, j’incarnais un peu le double archétype du geek + scout : j’étais passionné par la programmation, le bricolage d’ordinateur, le hacking, les jeux vidéos, mais aussi le scoutisme et le catéchisme, et surtout ultra-curieux — je me rappelle avoir passé des soirées à lire notre encyclopédie illustrée en 12 volumes... Bref le bon cocktail pour ne pas être spécialement populaire, voire bizarre !
Aujourd’hui, ces trucs qui faisaient de moi un gamin bizarre font encore partie intégrante de la personne que je suis devenue. Je continue de coder très régulièrement, je viens de quitter Paris pour m’installer dans la nature et pouvoir bricoler, je chemine dans une quête spirituelle — non religieuse — et je continue de lire assez voracement et largement.
Ça me donne envie d’aller creuser plus et d’interroger mes proches pour mettre à jour mes bizarreries de jeunesse et voir s’il n’y a pas des graines de choses qui pourraient encore m’animer.
Je n’irais pas jusqu’à dire que tout cela fait de moi un adulte formidable5, mais je pense que ces éléments sont ancrés profondément en moi et me donnent ma singularité. Je n’ai pas encore trouvé une forme de contribution qui me permette de les exprimer tous en même temps et d’en vivre donc je slashe entre ces différentes passions.
Et peut-être que c’est ça qui fait que je ne ressens pas ce truc formidable : peu importe la matière que j’ai entre les mains, ce qui est important au fond, c’est ce que j’en fais. Et j’ai probablement encore du travail de ce côté-là...
Mais en attendant, j’ai la chance de ne pas avoir trop perdu cette bizarrerie... car c’est potentiellement le drame de notre besoin humain de nous conformer6. Et j’ai à cœur d’engager mes enfants à découvrir et garder précieusement leur bizarrerie.
Notes & références
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À relire : enthousiasme et intelligence ; plus empathique ; pronoïa ; filtre d’immédiateté et hormèse. ↩
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À relire : faute et responsabilité et explorateur de l’autre. ↩
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Traduit librement de : That thing that made you weird as a kid could make you great as an adult — if you don’t lose it. ↩
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À relire : pour quoi j’écris. ↩
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À relire : conformisme. ↩
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