Neurones miroirs
Comment suis-je connecté à l'autre, malgré moi ?
Ces jours-ci, j’écris autour du sujet de l’empathie et ce qu’elle permet.1
Concept
Dans les années 1990, des chercheurs italiens2 découvrent que l’aire du cerveau du singe qui s’active lorsqu’il exécute une action — principalement le cortex prémoteur —, s’active aussi lorsqu’il a l’intention de l’exécuter ou lorsqu’il observe un autre singe exécutant une action similaire.
Ils ont appelé ça les neurones miroirs, et c’est une découverte importante des neurosciences. D’autres chercheurs ont prouvé, en 20103, que les humains en étaient aussi dotés.
Selon le primatologue Frans de Waal, c’est une capacité propre aux mammifères qui se serait développée au cours des millénaires, à partir des soins parentaux prodigués aux petits et permettant notamment l’apprentissage par imitation.
Réaction
Ainsi, je ne sais pas si vous avez déjà donné à manger à la cuillère à un enfant, mais moi, lorsque je le fais, je ne peux m’empêcher d’ouvrir la bouche au moment où j’approche la cuillère de la bouche de l’enfant. Et ça n’est pas pour lui montrer quoi faire ! C’est simplement mes neurones miroirs qui s’activent un peu trop : ils ont simulé une action qui a été exécutée...
J’ai aussi enfin compris pourquoi les bâillements étaient contagieux !
Ces circuits cognitifs donneraient donc à ceux qui les possèdent les capacités de percevoir, de reconnaître et d’éprouver, voire « d’entrer en résonance affective avec les sentiments d’autrui et de prendre conscience de leur situation ».
Ainsi, mes neurones miroirs sont au cœur d’un lien qui m’attache aux sentiments des autres et nous rend interdépendants. On appelle ça l’empathie et elle va au-delà des neurones miroirs : elle fait appel à l’observation, la mémoire, la connaissance et le raisonnement. On découvrira demain des façons très différentes et complémentaires de la définir.
Ce que je trouve intéressant, c’est que la science prouve ce que les Orientaux croient depuis longtemps : nous ne sommes pas séparés, nous sommes interconnectés grâce à ce processus physiologique et cognitif.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’embrassais cette interconnexion forte que j’ai avec l’autre ?
Notes & références
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Les idées sont tirées d’une mini-formation que j’ai donnée plusieurs fois à EDF en 2019. J’en donne régulièrement sur des sujets de développement personnel et professionnel. ↩
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G. Rizzolatti, L. Fadiga, V. Gallese et L. Fogassi, « Premotor cortex and the recognition of motor actions », Cognitive Brain Research, 1996, 3 (2) : 131‑41. ↩
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C. Keysers et V. Gazzola, « Social Neuroscience: Mirror Neurons recorded in Humans », Current Biology, 2010, 20 (8) : 353–354. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
empathie
(18)
Frans de Waal
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?