Oui, merci
Comment adopter un mantra tout simple, qui change la vie ?
Concept
J’ai découvert dans un récent article1 de Ryan Holiday2 un mantra en deux mots qui a le pouvoir de changer la vie.
Il a permis au comédien Pete Holmes de sortir3 d’une spirale infernale de souffrance déclenchée par la dissolution de son mariage et de restaurer en lui l’espoir et la joie. Tout ça avec deux simples mots.
»Oui, merci. »
Répondre « Oui, merci » aux choses qui nous arrivent, aussi dures soient-elles, aide à être dans l’acceptation et même dans la gratitude de ce qui m’arrive, à en trouver le bon côté. Car il y en a toujours un.
Réaction
Mon bébé me réveille à 3 h du matin ? Oui, merci. Je sais qu’elle est vivante et c’est l’occasion de passer un peu de temps ensemble.
Mon train a 2 h de retard ? Oui, merci. Je vais avoir un peu de temps pour avancer dans mon livre ou appeler des gens que j’aime.
Holiday raconte comment, après des jours à ruminer les méfaits que quelqu’un lui avait causés et avoir passé beaucoup de temps en colère, il s’est forcé à écrire toutes les raisons pour lesquelles il avait de la gratitude pour cette personne, malgré sa trahison. Au fur et à mesure que les raisons de le remercier se sont matérialisées, explicites — les opportunités offertes — ou en creux — les apprentissages pour la suite —, la colère a laissé place à la gratitude et le chapitre a pu être fermé, libérant de l’énergie pour autre chose.
Cela revient à généraliser le rôle d’ezer keneged4 à n’importe qui. Normalement dévolu à ma femme et posé dans un concept de bienveillance à mon égard, je peux essayer de l’élargir à n’importe qui, quelles que soient ses intentions5.
Comme Épictète, le grand stoïcien, le dit : chaque situation à deux poignées, laquelle vais-je choisir de tenir ?
C’est facile d’avoir de la gratitude pour quelqu’un ou quelque chose qui nous fait du bien. C’est transformant d’en avoir pour quelqu’un ou quelque chose qui nous fait du mal.
Cela peut s’apparenter à manipuler plus fort mes curseurs sur le méta-programme Ce qui est là / Ce qui manque6.
Holiday fait ensuite un parallèle avec l’écrivain Jorge Luis Borges qui indique :
Un écrivain — et, je crois, plus généralement toute personne — doit penser que tout ce qui lui arrive est une ressource. Toutes ces choses nous ont été données pour une raison, et un artiste doit le ressentir encore plus intensément. Tout ce qui nous arrive, y compris nos humiliations, nos malchances, nos embarras, tout ceci nous est donné comme une matière brute, de l’argile, afin que nous puissions donner une forme à notre art.
Et d’une certaine manière, le mantra « Oui, merci » m’invite à devenir l’écrivain de ma propre vie.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je répondais systématiquement « oui, merci » à la vie ?
Notes & références
-
À l’origine de la newsletter Daily Dad, déjà citée plusieurs fois : ils sont notre travail ; se (et les) presser ; paradoxe des parents ; messages vers le futur. ↩
-
P. Holmes, Comedy Sex God, 2019. ↩
-
À relire : ezer keneged. ↩
-
À relire : rasoir d’Ockham ; présupposés de la PNL. ↩
-
À relire : ce qui est là / ce qui manque. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Ryan Holiday
(8)
Pete Holmes
(1)
méta-programme
(14)
stoïcisme
(22)
Épictète
(3)
Jorge Luis Borges
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?