Placebo
Comment je me trompe moi-même, pour le mieux ?
Concept
J’ai souvent montré ici que mes croyances influençaient mes perceptions, ma vision du monde et du coup ma réalité. Une grande partie de ma souffrance apparaît dans l’espace qui existe entre ce qui est et ce que je voudrais qu’il soit. Et cet espace n’est que le résultat de mes croyances sur la vie.
Leur pouvoir est fascinant.
Il y a un lien fort entre un processus purement cognitif et une sensation corporelle. Par exemple, cette souffrance, mon cerveau la crée et je la ressens de façon viscérale. De même, lorsque j’ai peur, ce qui n’est qu’un processus cognitif d’anticipation d’un danger, je peux me mettre à trembler, mon cœur peut s’accélérer, etc.
L’effet placebo démontre que l’effet inverse est possible : mes fonctions cognitives peuvent éliminer ma douleur, soigner ma maladie.
Il a été prouvé des milliers de fois par la science et est maintenant utilisé couramment par certains médecins1. Il pourrait probablement l’être encore plus, notamment dans les maladies que la médecine décrit comme psychosomatiques — un terme d’ailleurs très aliénant pour la personne qui souffre et qui se voit en plus mise en responsabilité de sa souffrance.
Réaction
Le parallèle avec le sujet du développement personnel et professionnel est direct : en transformant mes croyances limitantes, je dissous mes problèmes. Et si on m’administre un protocole dont on me dit qu’il va raisonnablement fonctionner, je vais probablement le faire fonctionner.
Mais ça m’a fait tomber sur un dilemme profond : est-ce OK de recourir à des approches pseudoscientifiques pour aider à soigner quelqu’un ? Que répondre à quelqu’un qui me dit qu’il est allé voir une voyante et que son thème astral ou son thème de cristal2 l’a aidé ? Dans ma carte du monde cartésienne, j’y vois au mieux un effet placebo et au pire du charlatanisme.
J’ai toujours cru qu’il fallait que le patient ne sache pas qu’on lui administre un placebo pour qu’il fasse effet, qu’il fallait que son cerveau croie qu’on lui donne le vrai médicament pour que le corps en ressente les effets. Et du coup, ça créait une forte tolérance chez moi sur ce genre d’approches, lorsqu’elles n’étaient pas manipulatrices.
Mais j’ai appris maintenant que cela n’était pas nécessaire : l’effet d’un placebo persiste3 alors même que le patient sait qu’il ne prend aucune substance active. Le fonctionnement de l’humain est assez incroyable !
Au-delà de l’effet positif obtenu chez certains avec ce genre de méthode, basée sur la croyance du patient et sur la croyance le plus souvent honnête des prescripteurs, cela ouvre un champ d’honnêteté et d’authenticité intéressant autour de certains de ces protocoles.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je me mettais à utiliser l’effet placebo ?
Notes & références
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À relire : pronoïa ; effet du prix ; l’effet Barnum. ↩
-
À relire : fenêtre d’Overton. ↩
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T. J. Kaptchuk, E. Friedlander, J. M. Kelley, M. N. Sanchez, E. Kokkotou, J. P. Singer, et al., « Placebos without Deception: A Randomized Controlled Trial in Irritable Bowel Syndrome », PLoS ONE, 2010, 5(12) : e15591. ↩
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?