Hugues Le Gendre

(note n°111 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

Plaisirs catastématiques

La classification épicurienne des plaisirs nous invite à la relecture de notre vie

Après les stoïciens1, je propose un petit stop rapide chez Épicure... Et après, j’arrête un peu avec la philosophie antique !

Je ne connais pas très bien Épicure.2 Même si j’ai eu une attirance naturelle pour les stoïciens, je les trouve un peu trop ascètes, et leur philosophie d’équanimité — considérer toutes les choses de la vie de façon égale — est un peu déshumanisante.

Un sujet intéressant chez Épicure est sa vision des plaisirs. Quand on parle de plaisirs épicuriens, on a souvent une image fausse de sa pensée : démesure, ivresse, orgie, etc. Les stoïciens n’y étaient pas pour rien : derrière leur recherche de vertu, ils ont beaucoup critiqué Épicure.

En fait, Épicure sépare clairement deux types de plaisirs :

Le lien que Épicure fait entre le plaisir et l’habitude est intéressant, car on a tendance à dire : de l’habitude naît l’ennui. Alors que pour lui, un plaisir sain et routinier est le Graal !

Épicure est un peu dur en affaire et souhaite que nous nous concentrions uniquement sur les plaisirs catastématiques naturels et nécessaires !

Sans pour autant le suivre au pied de la lettre, on peut déjà essayer de supprimer les plaisirs cinétiques. Ce sont ceux qui nous font souffrir le plus : ils entretiennent une forme de désir perpétuel et malsain...

On peut aussi essayer de réduire les plaisirs catastématiques ni naturels ni nécessaires. On touche au sujet de l’envie vs le besoin et chaque personne définit pour lui-même la position du curseur... Le but n’est pas de se rendre malheureux, mais plutôt de créer un peu d’espace de conscience dans ce qu’on fait.

Ainsi, vu comme ça, Épicure nous invite à faire une petite relecture de nos plaisirs actuels, à essayer de les positionner dans cette grille de lecture et à prendre un petit temps pour se demander si on est content de ça ou bien si on voudrait changer un peu notre approche de la vie.

Notes & références

  1. J’ai pu exposer leur philosophie à travers les pensées de Marc Aurèle.

  2. Cet apprenti-sage est basé notamment sur un article de Philosophie Magazine, partagé par mon copain Didier.

  3. Par statique, Épicure entend finalement : qui ne nous emmène pas dans des directions différentes tout le temps.

Réagir & partager

Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.

@lib/utils