Réactions au feedback - SARA
Comment passer la vague qui m'assaille d'abord ?
Concept
Il semblerait1 qu’on réagisse à un feedback négatif comme on réagit à un choc traumatique, sur un modèle inspiré de la courbe du deuil2 d’Elisabeth Kübler-Ross, appelé SARA :
- Choc (= Shock)
Je suis d’abord plongé dans un état de choc et de déni, surtout lorsque c’est vraiment inattendu ou en contradiction avec mon point de vue. Deux réactions classiques3 : une réaction forte, interne ou vocalisée — « Es-tu sérieux ? Est-ce que je t’ai bien entendu ? Je ne comprends pas ! » — ou un silence stupéfait. - Colère (= Anger)
Je prends conscience de ce que le feedback implique et cela me met en colère, surtout si je m’identifie fortement au sujet du feedback. Je vais rejeter le message, peut-être remettre en question la clairvoyance du messager, voire sa probité, éventuellement avec une dose d’agressivité ou d’évitement : « Qui a dit ça ? Ça ne reflète pas du tout la réalité ! Tu ne comprends pas ce que j’essaie de faire ! Je ne veux pas en parler ! » - Résistance (= Resistance)
Je rentre en opposition avec le changement demandé par le feedback. Ma résistance peut être de différentes natures : « J’ai entendu, mais je ne partage pas ton point de vue. Ça ne s’applique pas à moi. Je suis juste comme ça et je ne peux rien y faire, il va falloir t’y habituer. » - Acceptation (= Acceptance)
Je deviens ouvert au changement attendu. J’ai passé la vague, et je suis disposé à considérer les conséquences à venir, les actions à prendre, ou l’aide à obtenir : « Qu’est-ce que tu penses que je peux faire ? Qui pourrait m’aider à le faire ? Qu’est-ce que je dois considérer ? »
Certains ajoutent une dernière étape pour former SARAH :
- Espoir (= Hope)
Je dépasse largement l’acceptation et j’envisage le futur d’une façon très positive, grâce à ce feedback. J’ai pleinement pris l’opportunité de grandir en considération et je vais en bénéficier largement.
Réaction
En fonction de mon égo, du sujet du feedback, de la personne qui me le fait, je peux passer plus ou moins vite sur les premières étapes difficiles avant de pouvoir être dans un état intérieur propice à la valorisation du feedback.
Un conseil pour éviter de me griller, intérieurement ou vis-à-vis de la personne qui m’a fait ce cadeau, est de simplement me taire et de remercier. Poser des questions de clarification si nécessaire, mais ensuite la remercier et attendre que la vague passe.
Je peux aussi lui exprimer ce qui se passe en moi et lui indiquer que je vais avoir besoin d’un peu de temps pour digérer et vraiment bénéficier de son retour.
Et me souvenir qu’il est tout à fait humain de passer par ses phases, afin de ne pas rajouter un méta-état4 négatif en plus !
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’apprenais à passer plus sereinement la vague ?
Notes & références
-
Je n’ai pas réussi à trouver l’inventeur de ce modèle, qui est presque une redite de Kübler-Ross2. ↩
-
À relire : courbe du deuil. ↩ ↩2
-
À relire : stratégies de survie. ↩
-
Un méta-état est l’état dans lequel je vais me mettre en pensant à une situation. Par exemple, la culpabilité de m’être énervé, la honte d’avoir eu peur, etc. Un méta-état négatif est issu d’un jugement que j’ai mentalement par rapport à un comportement qui lui même n’est peut-être pas du tout problématique. À relire : changer mes habitudes ; débrancher un moment ; bouteille d’empathie. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Elisabeth Kübler-Ross
(2)
deuil
(1)
feedback
(2)
réaction
(1)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?