Règle du pic-fin
Comment éviter de terminer en queue de poisson ?
Concept
J’aime transposer des concepts à des contextes très différents de leur origine pour en générer des apprentissages nouveaux. Les lois du design d’expérience utilisateur sont un bon vivier à adapter au développement personnel et professionnel.
Voici1 la règle du pic-fin, qui dit2 :
Les gens ont tendance à juger une expérience principalement par leur ressenti à son pic et à sa fin, plutôt que par l’ensemble des ressentis tout du long.
Réaction
C’est un peu le complémentaire de la première impression que l’on retient d’une personne, appliquée à une expérience.
Dans mon contexte, ça me fait penser à une erreur que j’essaie d’éviter, mais que je fais encore trop souvent : terminer trop rapidement une conversation. Que ce soit au téléphone, un atelier de travail, ou encore un coaching, il est primordial de garder du temps à la fin pour terminer proprement.
Ce problème est renforcé par le fait que le travail structure notre agenda en créneaux et qu’on passe d’une réunion à une autre, d’une conversation à une autre. Leur fin est ainsi définie arbitrairement, à la fin du créneau dévolu, plutôt que basée sur le contenu, car on a fini de se dire ce que l’on avait à se dire.
C’est d’autant plus complexe que la loi de Parkinson3 nous pousse justement à définir des créneaux arbitraires et courts...
Tout ceci est renforcé par les réunions à distance : on perd même le temps de trajet entre deux salles de réunions en se téléportant de l’une à l’autre, sans pause. Il manque ainsi ce mini-temps où je peux clôturer proprement une discussion.
Je dois prendre soin de garder un œil sur la montre, si le temps est compté, afin de prendre un petit moment à la fin pour intégrer ce qu’on a appris, voire ce qu’on a ressenti — et donc ramener le pic à la fin —, souvent définir une prochaine étape et faire preuve de gratitude pour le moment passé.
On appelle ça un moment de réflexivité ou check-out. Et une rencontre avec réflexivité laisse une tout autre expérience qu’une rencontre sans.
Même si ça prend du temps, ça a un pouvoir énorme dans un contexte d’équipe, par exemple à l’occasion d’un coaching, car ça va permettre d’ancrer chez chacun quelque chose.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je donnais plus de soin à la clôture d’une interaction ?
Notes & références
-
Ceci est l’entrée 14 sur le thème de la transposition des lois de l’UX. ↩
-
Traduction personnelle de la loi décrite ici. Issue de : B. Fredrickson et D. Kahnema, « Duration neglect in retrospective evaluations of affective episodes », Journal of Personality and Social Psychology, 1993, 65 (1) : 45–55. ↩
-
À relire : loi de Parkinson. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
loi de l'UX
(19)
rituel
(17)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?