Hugues Le Gendre

(note n°118 du )

(note reprise dans l'almanach : aller lire la version enrichie)

Somesthésie

Notre sixième sens ?

Juste avant1, j’ai évoqué les différences entre sensation, émotion et sentiment.

Au passage, j’ai découvert2 quelque chose d’intéressant : on a plus que cinq sens ! Au-delà de la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher qu’on apprend dès la maternelle, et sans rentrer dans l’ésotérisme, il y a un sens que l’on oublie souvent.

Pourtant, il est primordial : c’est celui qui nous permet par exemple de nous maintenir en équilibre ou de courir. On l’appelle la somesthésie ou la sensibilité du corps.

Il est associé à trois types de sensations3 :

Une zone de notre cerveau bien particulière est dédiée au traitement des informations somesthésiques4 : le cortex somatosensoriel. A priori, c’est le premier sens à se mettre en place dans le développement du fœtus...

Tout ça me fait dire plusieurs choses.

C’est toujours épatant de voir qu’une information fausse — « nos cinq sens sont la vue, l’odorat, l’ouïe, le goût et le toucher » —, ou au moins très approximative, est une croyance très répandue. Alors qu’on a fait ces découvertes depuis longtemps, ma fille en maternelle vient d’apprendre exactement ça.

Lorsque j’ai entendu parler de la somesthésie, ma première tendance a été de me dire : « tout ça fait probablement partie du toucher qui a été très mal nommé... » C’est-à-dire que j’ai commencé par essayer de me convaincre que ma croyance existante était vraie ! Mon cerveau n’aime pas trop la contradiction mais il a du se rendre à l’évidence. Au minimum, si on veut rester sur cinq sens, il faut admettre que les sixièmes sens mentionnés ci-dessus ne font pas partie du toucher, que c’est plutôt le contraire.

Je trouve ça dommage qu’on ne mette pas plus en valeur une certaine sensibilité du corps qui va bien au-delà du toucher. En coaching, j’invite souvent le coaché à s’associer à une situation passée. Afin de bien ressentir le moment, je prends le temps de le faire explorer l’ensemble de ses sensations — on les appelle sous modalités du VAKOG5. Elles sont toutes importantes, car chacun d’entre nous donne une importance relative à chacune.

Je pense qu’une raison pour laquelle on réduit la somesthésie au toucher est que ces nouvelles sensations sont majoritairement inconscientes. Et peut-être qu’à ce titre, elles ne méritent pas d’être citées...

Pour finir, je crois qu’un petit exercice de prise de conscience profonde de la richesse de nos sensations peut faire du bien pour essayer de les intégrer plus consciemment.

Notes & références

  1. Voir cet apprenti-sage.

  2. C’est Albert Moukheiber, le neuroscientifique dont j’ai déjà parlé, qui a évoqué ce sujet dans un épisode du podcast Charles Pépin : une philosophie pratique.

  3. Source : Vocabulaire médical

  4. Source : Ça m’intéresse.

  5. Le VAKOG est un acronyme dont j’ai parlé à propos de la loi de Miller : visuel, auditif, kinesthésique, olfactif et gustatif. On n’utilise d’ailleurs pas le terme « toucher » afin d’englober plus largement les sens somesthésiques !

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

Mes notes d'apprenti-sage sont la collection des petites choses du quotidien qui me nourrissent, modifient mes modèles mentaux, affinent ma philosophie de vie et me guident sur mon chemin d'apprenti-sage.

Une partie d'entre elles a été réunie dans un almanach : une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.

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