Suffisfaisant
Comment combattre le FOMO, faire des choix et être plus heureux ?
Concept
Suffisfaisant est un mot-valise composé du mot suffisant et du mot satisfaisant qui traduit en français la notion de satisficing, ou principe du seuil de satisfaction de l’individu.
Ce principe, théorisé par Herbert Simon1, prône que l’humain va avoir tendance à accepter une situation suffisamment bonne si la recherche des alternatives, même optimales, est coûteuse en temps ou en énergie.
Les gens qui vivent par ce principe prennent plus de décisions que les autres. Une étude2 montre que lorsqu’on augmente la variété de choix proposée à un groupe de personnes — dans ce cas 24 saveurs de confiture contre 6 —, la probabilité d’achat diminue, car la perception du coût d’opportunité augmente.
Mais surtout, les gens qui vivent par ce principe sont plus heureux3. Dans leurs choix, mais aussi dans leur vie. Ils ne dépensent pas d’énergie mentale à comparer leur vie à une vie parfaite et hypothétique.
Réaction
On parle ici de contentement et de maintenir à distance l’effet FOMO4.
Car comme l’écrivait Mark Twain : la comparaison est la mort de la joie.
Et Marc Aurèle avant lui : que de temps gagne celui qui ne regarde pas ce que son voisin a dit, fait ou pensé, mais seulement ce qu’il fait lui-même, pour que son action soit juste et pure !5
Ça me parle, et je crois pas trop mal appliquer ce principe de suffisfaisance : par exemple, lorsque je fais du shopping, j’achète l’une des premières chemises que je trouve, sans me soucier du fait qu’une autre chemise, peut-être un peu plus jolie ou un peu moins chère, existe dans une autre boutique d’un centre commercial.
Je suis content de voir que la science valide un ressenti que j’ai depuis longtemps. Mais, j’avoue que la pression que je me mets ces dernières années à faire des choix plus écologiques vient saper un peu cette dynamique. Ça ne me rend pas malheureux pour autant, mais ça prolonge plutôt mes décisions.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je me posais les questions suivantes ?
Est-ce que ce qui me satisfait aujourd’hui n’est pas déjà assez ?
Est-ce que ce que j’ai aujourd’hui ne pourrait pas me suffire ?
Est-ce que j’ai vraiment besoin d’aller chercher plus ?
Notes & références
-
H. A. Simon, « Rational choice and the structure of the environment », Psychological Review, 1956, 63 (2) : 129‑138. ↩
-
S. S. Iyengar et M. R. Lepper, « When choice is demotivating: Can one desire too much of a good thing? », Journal of Personality and Social Psychology, 2000, 79 (6) : 995‑1006. ↩
-
B. Schwartz, The paradox of choice: why more is less, 2004. ↩
-
C’est le fear of missing out, la peur de louper quelque chose. ↩
-
M. Aurèle, Pensées pour moi-même, 2013. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Herbert Simon
(1)
Mark Twain
(5)
Marc Aurèle
(7)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?