Hugues Le Gendre

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(almanach n°195 du )

Talent

Comment me soustraire à ce mythe destructeur ?

Concept

Cory Doctorow est un écrivain de science-fiction à succès et un activiste. Dans un livre que je viens de finir sur l’écriture1, il est cité avec la croyance suivante :

Le talent est un mythe destructeur. Dire que quelqu’un est talentueux, c’est laisser entendre que ses capacités sont intrinsèques. Ayant écrit et enseigné depuis des décennies, je me suis convaincu personnellement que la progression artistique d’une personne ne jaillit pas du puits mystique de son âme : elle est le fruit de la pratique.

Autrement dit, au sujet de la création artistique, il y a assez peu d’inné et beaucoup d’acquis grâce au travail.

Réaction

Ne me reconnaissant pas spécialement de talent, je trouve que c’est une croyance très aidante : quel que soit le sujet, si je m’y mets vraiment, je vais pouvoir progresser et atteindre un niveau satisfaisant, voire suffisfaisant2. Ça ne dit pas combien de temps il faut y passer : quelques heures ? Les fameuses 10 000 heures pour devenir un expert ? La vie entière ?

C’est aussi une croyance que j’ai envie de passer à mes enfants. J’ai lu3 une fois que dire à son enfant qu’il était doué était un cadeau empoisonné à long terme. Il risque en effet de se reposer sur ses lauriers, car il se croit intrinsèquement doué et refuser les situations d’apprentissage qui risquent de le mettre en échec, au lieu de se mettre dans une logique de progression. Il ne faut pas non plus tomber dans l’extrême inverse qui consisterait à ne jamais le féliciter de peur qu’il se mette systématiquement en références externes4. Mais souligner régulièrement ses progrès plus que le résultat semble être une bonne stratégie. On s’en pose des questions en étant parents ! 😅

Au fond, on retrouve l’idée au cœur d’un magnifique livre5 sur la créativité artistique : nous nous construisons de nombreuses excuses pour ne pas créer, notamment la procrastination et le jugement intérieur. Pour les vaincre, il n’y a qu’une seule solution, c’est de « passer pro. » C’est-à-dire développer une pratique régulière et consciente qui permet de se mettre au travail. Et s’ouvrir à la grâce, cette inspiration qui peut arriver lorsque nous sommes au travail.

Invitation

Qu’est-ce qui serait différent si je me reposais moins sur mes « talents » ?
Qu’est-ce qui serait différent si j’explorais de nouveaux terrains, alors même que je ne m’y sens pas talentueux ?

Notes & références

  1. M. Lafferty, I Should Be Writing: A Writer's Workshop, 2017. ↩

  2. À relire : suffisfaisant. ↩

  3. Je crois que c’était extrait du livre Mindset de Carol Dweck sur le growth mindset, mais je ne l’ai pas encore lu. ↩

  4. À relire : autodétermination. ↩

  5. S. Pressfield, The War of Art, 2002. ↩

Des entités sont référencées (en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Cory Doctorow (1) Carol Dweck (2)

Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :

Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.

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Comment interagir avec le graphe de dépendance ?

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Je m'appelle Hugues Le Gendre et je convertis les problèmes complexes de mes clients en opportunités d'agir autement et de nous transformer (eux et moi).

L'almanach Apprenti-sage est une invitation quotidienne au développement personnel et professionnel. En partageant des théories et des pratiques, documentées précisément et mises en lien avec la vraie vie, et en posant une question importante par jour, il contribue à devenir plus conscient⸱e, s'examiner honnêtement et actualiser sa propre philosophie de vie. En tout cas, ça en a été l'effet sur moi et sur des milliers de lecteurs depuis que je publie mon journal !
Il donne aussi une idée de ce que je cherche à insuffler dans mes interventions.