Urgent ou important
Comment éviter de confondre les deux, au risque de perdre en intentionnalité ?
Concept
Dwight Eisenhower, le 34e président des États-Unis, a clairement exprimé qu’il avait les deux types de problèmes et a précisé : « ce qui est important est rarement urgent et ce qui est urgent est rarement important. »1
À la suite de cette remarque a été créée par Stephen Covey2 la matrice d’Eisenhower, un outil simple et visuel permettant de prendre les bonnes décisions face à ce genre de problèmes (les exemples sont de Covey) :
- urgent et important => à faire immédiatement soi-même (p. ex. : crises, échéances)
- non urgent et important => à planifier et faire soi-même (p. ex. : planification, relations)
- urgent et non important => à déléguer rapidement (p. ex. : interruptions, réunions, problèmes des autres)
- non urgent et non important => à abandonner (p. ex. : pertes de temps, divertissements, discussions triviales)
Réaction
Confondre l’urgent avec l’important est un bon moyen de vivre une vie assez peu intentionnelle, à courir derrière des objectifs à court terme, souvent imposés par les autres.
Pour Kevin Kelly3, cité de nombreuses fois ici4, il s’agit d’être gouverné non par la tyrannie de l’urgent, mais par l’élévation de l’important.5
Quadrant 1. : en général pas de souci, j’oublie rarement les problèmes de cette nature, comme la déclaration d’impôts, la panne de la voiture, etc.
Quadrant 2. : ici, je dois sanctuariser du temps afin de garantir que ces sujets avancent. Sinon la tyrannie de l’urgent me fait passer à côté de l’élévation de l’important. J’évite ainsi que ces décisions basculent en 1. Personnellement, j’y mets : temps familial, lecture, formation, escalade, écriture, etc.
Quadrant 3. : je ne dois pas le confondre avec le premier et déléguer n’est pas toujours facile ou possible. Il faut essayer de retransmettre les sujets à d’autres, même sans relation d’autorité6. Certains7, plus extrêmes, conseillent d’engager un assistant ou une assistante à distance pour quelques heures par mois.
Quadrant 4. : contrairement aux exemples donnés, je crois que du divertissement et certaines discussions triviales peuvent rentrer dans le quadrant 2, notamment après une journée difficile. Mais il faut créer une limite arbitraire à ce temps.
Finalement, l’enjeu principal est de savoir ce qui est important pour moi, ce qui a du sens profond. Je pense avoir assez bien cerné le sujet pour moi-même grâce à un certain travail introspectif, une remontée régulière en haut des niveaux logiques8 et l’écriture d’Apprenti-sage... Mais c’est un effort régulier.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je faisais vite ce travail urgent et important qui consiste à faire le tri entre ces deux notions ?
Notes & références
-
D. D. Eisenhower, Address at the Second Assembly of the World Council of Churches, 1954. ↩
-
S. Covey, The 7 Habits of Highly Effective People, 1989. ↩
-
À relire : enthousiasme et intelligence ; plus empathique ; pronoïa ; filtre d’immédiateté ; hormèse ; faute et responsabilité ; explorateur de l’autre ; mon truc ; rêve ou objectif. ↩
-
Traduit librement de : Be governed not by the tyranny of the urgent but by the elevation of the important. ↩
-
Par exemple, T. Ferriss, The 4-Hour Workweek, 2007. ↩
-
À relire : niveaux logiques. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Dwight Eisenhower
(3)
Kevin Kelly
(12)
anticipation
(4)
décision
(44)
sens
(17)
Stephen Covey
(2)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?