Ezer keneged
Comment l'autre peut nous challenger et nous sauver à la fois ?
Concept
L’Ancien Testament indique que le parfait conjoint1 est ezer keneged.2
Ce sont des mots hébreux : ezer signifie « aidant » ou « qui sauve » et keneged veut dire « contre », « opposé » ou « complémentaire ». Ensemble, on peut les traduire par « aidant et contre ».
A priori, les rabbins ont beaucoup réfléchi sur le fait d’être à la fois opposé à quelqu’un et en même temps aidant.
Réaction
Cette expression me parle, car je crois aussi que le conjoint peut être aidant justement parce qu’il s’oppose aux arguments de son conjoint. Il questionne le personnage qui s’exprime pour aller à la rencontre de la personne. Il pointe du doigt les histoires qu’on peut se raconter. Il anticipe les problèmes et les pose pour les discuter. Il enrichit les solutions. Il enrichit la relation.
L’ezer keneged est un poil à gratter bienveillant et aimant.
C’est une expression que nous utilisons souvent avec mon épouse, surtout lorsque ça gratte un peu trop. Ça permet juste de reprendre un peu de hauteur sur ce qui est en train de se jouer. Et de transformer la frustration en gratitude.
Dès 1938 et jusqu’à aujourd’hui, des scientifiques de l’Université d’Harvard ont commencé à suivre une cohorte de personnes afin de comprendre les facteurs du bonheur et de la santé.3 L’apprentissage majeur de cette étude : le facteur principal de santé, notamment mentale, est le fait d’avoir des relations affectives proches, principalement avec son conjoint. Pas de faire du sport ou d’avoir une vie saine...
L’ezer keneged est pour moi une clé primordiale du bonheur.
J’ai trouvé la mienne. Et je suis le sien.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’explicitais ce rôle avec mon conjoint et que nous l’endossions plus ouvertement ?
Et si je n’en ai pas, qu’est-ce qui serait différent si j’intégrais cette capacité à endosser ce rôle dans mes critères de choix ?
Plus largement, pour qui d’autre puis-je devenir ezer keneged ?
Notes & références
-
Expression utilisée initialement pour désigner la création d’Ève (Genèse 2:18). ↩
-
J’ai découvert ce terme en anglais et je ne sais pas si la transcription française du mot hébreu est la même . On trouve parfois aussi ezer kenegdo. ↩
-
C’est l’une des plus longues études longitudinales : ça fait maintenant plus de 80 ans que ces personnes sont interviewées régulièrement. Il en reste moins d’une vingtaine vivantes. Vous pouvez voir ce TEDTalk qui en extrait les plus grands apprentissages. ↩
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?