Loi de Prägnanz
Comment puiser dans la puissance de métaphores simples ?
Concept
J’aime transposer des concepts à des contextes très différents de leur origine pour en générer des apprentissages nouveaux. Les lois du design d’expérience utilisateur sont un bon vivier à adapter au développement personnel et professionnel.
Voici1 la loi de Prägnanz, qui dit2 :
Les gens vont percevoir et interpréter des images ambiguës ou complexes sous leur forme la plus simple possible, ce qui leur permettra le moins d’effort cognitif.
Réaction
La vision que j’ai du monde est simplifiée3.
Les biais cognitifs qui me menacent ainsi que mes modèles mentaux sont des filtres qui se placent entre la « réalité » 4 et moi. Pour économiser de l’énergie et du temps, mon cerveau fait de nombreux raccourcis.5
C’est normal : la réalité est complexe et je cherche des outils simples pour la manipuler.
Notamment, je vais avoir tendance à développer des métaphores et les utiliser en lieu et place de la réalité. Ces métaphores sont des images assez simples, mais qui vont représenter une réalité plus complexe. Elles sont excessivement personnelles. Deux personnes peuvent utiliser la même métaphore, mais ne pas mettre la même chose derrière.
Elles sont tellement importantes et révélatrices sur moi — notamment à travers mes rêves — que toutes les approches thérapeutiques ou d’accompagnement les utilisent de près ou de loin. Il y a d’ailleurs un courant de thérapie spécifique qui utilise seulement une vingtaine de questions conçues pour ne pas « teinter » la métaphore de la personne accompagnée : le Clean Language6.
Les métaphores sont aussi un outil très puissant de communication. Elles permettent d’embarquer facilement mon interlocuteur.
En revanche, ce que dit cette loi et mon expérience personnelle et professionnelle, c’est qu’il faut faire l’effort de choisir des métaphores simples. Car elles seront de toute façon simplifiées à l’arrivée — entre ce que je pense, ce que je dis, ce qui est entendu et ce qui est compris, il y a de nombreuses occasions pour que le message soit dénaturé.
Les choisir les plus simples possibles permet ainsi de minimiser les risques de mésinterprétation, surtout dans le cas où je transmets une idée à plusieurs personnes en même temps. Au besoin, il ne faut pas hésiter à en utiliser plusieurs à la suite pour tenter de capturer la complexité de ce que je souhaite exprimer.7
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je travaillais plus les métaphores que j’utilise, pour moi-même et pour les autres ?
Notes & références
-
Ceci est l’entrée 8 sur le thème de la transposition des lois de l’UX. ↩
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Traduction personnelle de la loi décrite ici. Issue des lois de regroupement de la Gestalt : J. Banerjee, « Gestalt Theory of Perception », Encyclopaedic Dictionary of Psychological Terms, 1994. ↩
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À relire : zone aveugle. ↩
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À relire : histoire ; ça parle de moi ; changer de monde. ↩
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À relire : système 1 & 2. ↩
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En savoir un peu plus ici et dans le livre : W. Sullivan et J. Rees, Clean Language:Revealing Metaphors and Opening Minds, 2008. ↩
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La création d’une métaphore riche, complète, précise et pertinente dans le contexte de l’autre est un art que peu de gens ont la chance de maîtriser. Un génie de cet exercice était Milton Erickson — à l’origine de l’hypnose Ericksonienne — comme décrit notamment dans le livre : S. Rosen, My Voice Will Go with You: The Teaching Tales of Milton H. Erickson, 2010. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
loi de l'UX
(19)
biais
(45)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?