Science sans conscience
Comment la vérité scientifique m'invite à modifier ma conscience ?
Concept
Je n’ai jamais oublié une phrase écrite en grand sur un mur à l’entrée du bâtiment d’enseignement de l’École Centrale Paris :
Science sans conscience n’est que ruine de l’âme — Rabelais
Réaction
L’homme ne peut pas progresser s’il ne développe pas une science notamment réflexive, qui l’aide à mieux se connaître lui-même et y mettre une intention noble. Et j’inclus dans cette aspiration la science économique, qui a besoin de plus de conscience !
C’est mon premier niveau de lecture de cette maxime.
Mais dans l’autre sens, la science me fait parfois m’interroger sur la spiritualité et la conscience, alors même qu’elle s’en tient en général assez éloignée. Notamment, la découverte de ces quelques faits1 me fait prendre une pause :
- Seuls 10 % des cellules de mon corps sont humaines.
Les 90 % restants sont des microbes et bactéries qui se sont installés sur/en moi et ne représentent que 3 % de mon poids.
En élargissant, quelle part de mes pensées sont vraiment les miennes2 ? - En regardant la longue lignée de mes ancêtres jusqu’aux origines de la vie, il aurait suffi que l’un meure avant de se reproduire pour que je n’existe pas.
Ma présence ne tient vraiment pas à grand-chose.
Et pourtant, je me mets au centre de ma propre vie ! Ça peut peut-être changer mon point de vue sur ma propre importance.3 - La plupart des atomes d’un nouveau-né ont 13,7 mds d’années.
Je suis littéralement de la poussière d’étoiles. Elle s’est uniquement assemblée de la sorte par un processus de digestion et respiration ainsi que reproduction et gestation.
Ça fait au moins quelque chose qu’on a tous en commun, humain et nature. - Il y a plus de façons de mélanger un jeu de 52 cartes que de secondes écoulées depuis le big bang.
Si je mélange bien un jeu de cartes, il y a une probabilité quasi nulle que je le mette dans un état que quelqu’un avant moi avait déjà obtenu.
Les possibilités de quelque chose d’assez simple finalement sont vraiment presque infinies. Comment vraiment comprendre l’humain dans ces conditions ? - Plus je regarde loin, plus je regarde dans le passé.
La lumière met du temps à voyager. C’est pour ça, aussi, que l’on construit des télescopes de plus en plus puissants. - Un ressort compressé pèse plus lourd qu’un ressort au repos.
Car il contient une énergie additionnelle, qui se traduit en masse via la formuleE = mc^2
Quelqu’un qui est motivé et a de l’énergie a aussi plus de poids dans le monde !
Tout ça est assez vertigineux.
Et me fait m’interroger sur l’existence possible de quelque chose de plus grand que moi qui nous unit.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je mettais plus de conscience dans ma science ?
Notes & références
-
Elles sont issues d’une question posée il y a quelque temps sur le site HackerNews. ↩
-
À relire : loi de la proximité. ↩
-
À relire : effet projecteur. ↩
Une
entité est
référencée
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
science
(4)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?