Loi de Brandolini
Comment limiter la diffusion des idioties ?
Concept
Un informaticien italien, Alberto Brandolini, a donné son nom en 2013 au principe d’asymétrie des idioties :
La quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des idioties est supérieure d’un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire.
À l’heure des fake news, du complotisme et de leur diffusion explosive1 sur les réseaux sociaux2, cette loi est à l’œuvre au quotidien. Plusieurs raisons sont données à cette asymétrie3 :
- Asymétrie de l’impact : l’effet Streisand assure que la publicité donnée à une idiotie contribue à la propager et à la rendre plus puissante
- Asymétrie de la rétention mnésique : l’idiotie entre en premier dans notre mémoire et y laisse une trace plus profonde que les tentatives de démontage qui vont suivre
- Asymétrie de l’onction : celui qui tente de démonter une fausse idée est vu comme un rabat-joie alors que celui qui l’aura diffusé aura une bonne image
Réaction
Dans mon contexte, je peux parfois observer ce phénomène au sujet des croyances limitantes.
Je dis ça sans présager de l’intention derrière4, du coup je ne considère pas du tout qu’elles soient systématiquement des idioties ! Les croyances qui sont limitantes aujourd’hui ont pu être aidantes par le passé. Ce qui n’empêche pas de penser, après les avoir transformées : » mais c’était complètement idiot de penser ça. «
C’est valable au niveau individuel — » de toute façon je suis nul », » on n’est jamais mieux servi que par soi-même », etc. — comme collectif — » il faut souffrir pour être belle », » la technologie nous sauvera de l’effondrement écologique », etc.
Une des raisons pour lesquelles elles sont parfois si dures à transformer est qu’elles ont été renforcées pendant longtemps. Le sillon est profond, car on a développé notamment des biais de confirmation qui modifient notre perception et confortent nos points de vue. Ça n’est pas systématique en revanche : il arrive aussi que la durée de transformation d’une croyance très ancrée soit très rapide.5
En fin de compte, ça pose la question d’essayer d’enrayer ce phénomène le plus tôt possible pour éviter un travail surhumain de démontage ensuite. Dans mon contexte, je crois que ça passe notamment par le développement, dès le plus jeune âge, d’une intelligence émotionnelle, notamment grâce à la CNV6, par des ateliers philosophiques dans les écoles7, etc.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je choisissais de ne pas participer à l’amplification du phénomème ?
Notes & références
-
Les fausses informations se diffuseraient 6x plus rapidement. ↩
-
À ce sujet, on peut citer le livre — que je n’ai pas lu : Gérald Bronner. La démocratie des crédules. 1. éd. Paris : PUF, 2013. ↩
-
Voir notamment sur cet article ou celui-ci. ↩
-
À relire : rasoir d’Ockham. ↩
-
C’est l’un des présupposés de l’approche de thérapies orientées solutions de Bill O’Hanlon dont ma pratique de coaching est fortement inspirée. ↩
-
À relire : communication non violente. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
CNV
(16)
biais
(45)
intelligence émotionnelle
(2)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?