Biais de confirmation
Comment arrêter de ne voir que ce que je crois ?
Concept
Dans la série mon cerveau me joue des tours1, rubrique mes biais cognitifs, je demande le biais de confirmation.
Il consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses et informations jouant en défaveur de ses conceptions.2
Il est particulièrement à l’œuvre lorsque je suis en train de rassembler des éléments pour prendre une décision.
Réaction
Par exemple, au moment de changer de voiture, j’ai commencé à voir passer dans la rue beaucoup plus de voitures du modèle sur lequel j’avais jeté mon dévolu. L’hypothèse sous-jacente n’est pas forcément évidente : elle doit être de l’ordre de la réassurance sociale3. En tout cas, l’effet est clair : mon cerveau ne voit plus que ce modèle.
Dans le registre du développement personnel, ce biais me rend précautionneux avec les typologies, les modèles de personnalité, type MBTI, Process Com, ou ennéagramme. Ces tests sont intéressants, ils m’éclairent sur mon fonctionnement. En revanche, ils sont souvent enfermants et le biais de confirmation va avoir tendance à créer une boucle de renforcement assez néfaste. Par exemple, si je prends conscience que je suis INTJ pour le MBTI, je vais risquer de croire que je ne suis que INTJ. Mon cerveau va naturellement sélectionner, dans ma vie quotidienne, toutes les manifestations du comportement d’un INTJ. Et à la fin de la journée, je vais me dire : « bah oui, je suis vraiment INTJ... » Et le coup d’après, ça sera : « je ne peux pas faire ça moi, car je suis INTJ... »
Le biais de confirmation s’immisce aussi dans le cadre interpersonnel : je vais avoir tendance à rester sur ma première impression et à ne voir ensuite que les arguments qui vont dans le sens de ce premier ressenti. C’est le cas lorsque l’on recrute quelqu’un par exemple...
Et en même temps, ce biais peut avoir un effet positif sur moi, si je le prends dans le bon sens. La méthode Coué repose dessus : je me raconte l’histoire que je vais bien et mon cerveau va faire le reste.
Comment essayer de m’en détacher ?
Ça commence par prendre conscience que ce biais existe. Ensuite, il faut challenger régulièrement mes croyances. Je peux essayer de garder toujours une part de doute et utiliser l’exercice mental de « il y a une version du monde dans laquelle4... » M’entourer de gens différents et solliciter leur avis est aussi une bonne idée5. Enfin, faire régulièrement l’avocat du diable peut aussi aider.
Pour résumer, le biais de confirmation, c’est un peu l’inverse de saint Thomas : lui ne croyait que ce qu’il voyait, mais avec le biais de confirmation, moi je ne vois que ce que je crois.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’arrivais à prendre conscience de mon biais de confirmation ?
Notes & références
-
Cette expression est inspirée du livre : A. Moukheiber, Votre cerveau vous joue des tours, 2019. Ce podcast, avec le philosophe Charles Pépin, est à écouter pour en avoir une synthèse. ↩
-
»C’est forcément une bonne voiture, beaucoup de gens l’ont achetée. » ↩
-
À relire : version du monde. ↩
-
À relire : loi de la proximité. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
biais
(45)
décision
(44)
cerveau
(17)
typologies
(2)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?