Shit sandwich
Comment accepter le prix de suivre mes rêves ?
Concept
Elizabeth Gilbert, célèbre pour Mange, prie, aime, a écrit un livre1 pour aider à dépasser les peurs afin de vivre une vie créative et joyeuse. Elle y cite Mark Manson2, dans un langage assez vulgaire3 pour en renforcer le poids :
« Quelle est votre saveur préférée de sandwich à la merde ? » Ce que Manson veut dire, c’est que chaque quête, si merveilleuse et excitante, et glamour qu’elle paraisse initialement, vient avec sa propre marque de sandwich à la merde, ses propres effets de bords foireux. Ce qu’écrit Manson, avec une profonde sagesse, c’est que « tout fait chier, une partie du temps. » Il faut juste que vous décidiez quelle sorte de merde vous êtes prêt ou prête à affronter. Ainsi, la question n’est pas vraiment « Qu’est-ce qui vous passionne ? » La question est « Qu’est-ce qui vous passionne suffisamment pour que vous soyez prêt ou prête à en endurer les aspects les plus rébarbatifs ? »
Manson l’explique ainsi : « Si vous voulez être un artiste professionnel, mais que vous n’êtes pas prêt à voir votre travail rejeté des centaines, voire des milliers de fois, alors vous êtes fini avant même de commencer. Si vous voulez devenir un avocat de renom, mais que vous ne pouvez pas supporter des semaines de travail de 80 heures, alors j’ai une mauvaise nouvelle pour vous. »
Parce que si vous aimez et voulez quelque chose avec suffisamment de force, alors manger le sandwich à la merde qui va avec ne vous pose pas vraiment de problème.
Réaction
C’est une sacrée croyance, qui a au moins le mérite de faire réfléchir... et la métaphore crée un ancrage4 !
Je crois que lorsque je fais une action avec un profond alignement, des choses qui paraissent à d’autres comme un sandwich à la merde ne sont pas un problème pour moi. Le fait de me lever tous les matins avant 6h, notamment pour écrire ces lignes, est une aberration pour certaines personnes. Mais ce petit rituel m’apporte tellement que je ne le ressens pas du tout5 comme ça !
Je ne crois pas que chaque quête s’accompagne nécessairement de son sandwich. Mais je veux bien croire que cela en concerne une partie, au moins a priori, ou bien dans le regard des autres.
Systématiser ce « menu tout compris, avec le sandwich en accompagnement » reviendrait à succomber trop facilement au driver6 de l’analyse transactionnelle : « fais effort. » Il y résonne un petit truc du style : il faut souffrir pour être belle, ou à l’américaine : no pain, no gain. Et c’est une croyance qui peut vite être assez limitante...
Je risquerais de croire que je ne fais pas quelque chose d’important s’il n’avait pas son sandwich à la merde...
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’acceptais un peu plus facilement mes shit sandwichs ?
Notes & références
-
E. Gilbert, Big magic: creative living beyond fear, 2015. ↩
-
Un blogueur et auteur à succès, qui a partagé cet exemple dans ce post dont je vais probablement extraire d’autres apprenti-sages. ↩
-
La traduction est personnelle (je n’ai pas trouvé la citation en français pour ce passage) et j’ai essayé d’en conserver le ton... ↩
-
À relire : biais d’ancrage. ↩
-
En général, car il y a certains matins plus durs que d’autres... ↩
-
À relire : drivers ; effet IKEA ; programmation sans ego. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
discipline
(8)
Elizabeth Gilbert
(1)
Mark Manson
(2)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?