Conseil, écoute, câlin ?
Comment trouver la bonne façon de répondre ?
Concept
Lorsqu’on est dans une situation compliquée, ou bien qu’il nous arrive quelque chose de lourd, on va chercher chez les autres une source de réconfort. Mais souvent, ce que l’autre nous offre n’est pas ce qu’on cherchait.
Ed Batista, un coach américain dont je suis les publications1 et que j’ai déjà évoqué ici2, propose de me clarifier sur ce dont j’ai besoin vraiment : un conseil, de l’écoute ou un câlin ?
Réaction
Ces trois besoins correspondent à trois postures attendues en face : consultant, empathie, compassion.
Souvent, nos amis nous reçoivent avec la première posture. Ils ne peuvent s’empêcher de donner leur avis ou leur conseil, de rapporter notre situation à leur propre expérience, etc. Parfois, c’est ce qu’on cherche vraiment, mais je crois que c’est assez rare... Et ça crée souvent un rejet.
La posture d’empathie3 et d’écoute pure de ce que l’autre ressent et partage est souvent une bonne posture. C’est celle pratiquée en général par le coach, car elle permet un vrai accompagnement de l’autre, une aide à l’exploration de ce qui se passe à l’intérieur. Et ceci tout en gardant une distance nécessaire pour éviter l’identification aux ressentis de l’autre et le poids important de ses émotions qui pourrait être lourd à porter soi-même. Elle est pleine d’humanité, mais elle peut paraître malgré tout un peu distante.
La posture de compassion est celle où l’on va embrasser largement la souffrance de l’autre pour souffrir avec lui et essayer de porter une partie de son fardeau. On va pleurer avec lui et se consoler avec lui. Elle nécessite souvent une relation établie de sécurité psychologique4 permettant ce partage et cette vulnérabilité. Mais on voit aussi des gens proposer dans la rue des « câlins gratuits. »5
Je me démarque un peu de ce que propose Batista, en ce qu’il met l’empathie et la compassion dans le même sac dans le cas n° 3 et ne garde que l’écoute dans le cas n° 2.
Je crois plutôt que l’écoute est la base de l’empathie et qu’un câlin peut être empathique ou compassionnel. Je trouve ainsi plus clair de les séparer comme je l’ai fait. C’est aussi une histoire culturelle : les Américains généralisent le hug, qui est plutôt une accolade qu’un câlin, pour se saluer, sans lui conférer la même signification intime que nous lui donnons en France.
Au-delà de cet écart de modélisation, l’enjeu principal est de comprendre trois choses :
- la réponse naturelle de conseil est rarement la bonne dans ce genre de circonstance
- clarifier à l’autre mon besoin afin de faire une demande6 claire peut aider à le nourrir
- parfois, j’ai juste besoin d’un câlin...
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si je me clarifiais sur ce dont j’ai ou l’autre a besoin ?
Notes & références
-
À relire : nos besoins sociaux. ↩
-
À relire : projet Aristote. ↩
-
En anglais des free hugs. ↩
-
À relire : communication non violente. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
empathie
(18)
Ed Batista
(6)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?