Résoudre le mystère
Comment puiser dans les 3 sources d'intelligence ?
Concept
Le philosophe zen et écrivain Alan Watts est un maître pour moi1. Ce matin, il me dit2 :
Le mystère n’est pas un problème à résoudre, mais une réalité à expérimenter.
Réaction
J’ai un problème : je mentalise beaucoup. Je suis quelqu’un de cérébral : j’aime les modèles, la complexité, la réflexion. J’aime résoudre des problèmes et mon outil de prédilection pour le faire est mon cerveau.
En quoi est-ce un problème ?3
Déjà, parce que ma conception mentale du monde n’est pas le monde4. Elle est simpliste, car j’en omets, consciemment et inconsciemment, une grande partie pour ne pas malmener mon cerveau. Elle est teintée, car mes croyances influencent fortement ma perception de la réalité : je vois ce que je crois5
Ensuite, parce que tout ne se résout pas dans la tête. Le corps a de nombreuses choses à me dire aussi. Mes émotions sont des signaux permettant de mieux comprendre mes besoins6. Les marqueurs somatiques7 forment une partie de mon intuition. Bref, mon ressenti corporel se trompe rarement et raconte souvent une autre histoire que celle de mon cerveau.
Un dicton anglais avertit : « lorsqu’on n’a qu’un marteau, tout ressemble à un clou. »
Lorsqu’on n’utilise que son sens analytique, tout ressemble à un problème à résoudre.
Watts parle de mystère et je peux y mettre un peu ce que je veux : une expérience de transcendance, la question du sens de la vie, le sujet de l’amour, la simple rencontre empathique de l’autre8, etc.
J’ai un problème, mais je travaille dessus.
Ma formation de coach m’a fait découvrir deux autres formes d’intelligence : le somatique et le champ. Elles sont plus incarnées, plus expérimentées — au sens que j’expérimente — que l’intelligence cérébrale.
Le somatique est ce que le corps peut nous apprendre, j’en ai déjà parlé.
Le champ est une atmosphère et une forme d’intuition profonde qui est nourrie par mon environnement au sens large : l’endroit où je suis, les gens qui sont présents, et ceux qui ne le sont pas... Je ressens une atmosphère lourde, étouffante ? C’est un champ qui est nourri de choses compliquées apportées par les gens qui sont là. À l’opposé, il y a des environnements ou des gens qui m’énergisent, m’invitent au partage, m’inspirent... Ces conditions sont porteuses d’un champ génératif. Apprendre à le sentir et y puiser des choses, par exemple en faisant confiance à l’intuition, peut être très utile dans une démarche de changement. Le champ est quelque chose qui est là, mais que j’influence par ma présence : la première phase de toute séance de coaching est la construction du champ.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’équilibrais un peu plus les 3 formes d’intelligence ?
Notes & références
-
À relire : l’absence de but ; l’intelligence du pollen ; si les anges volent. ↩
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A. W. Watts, The Wisdom of Insecurity: A Message for an Age of Anxiety, 1968. ↩
-
À relire : carte et territoire ; le mot n’est pas la chose. ↩
-
À relire : fin du monde. ↩
-
À relire : communication non violente. ↩
-
À relire : marqueurs somatiques. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Alan Watts
(7)
émotions
(11)
décision
(44)
cerveau
(17)
champ
(2)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
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