Dire non
Comment arriver à le faire en conscience ?
Concept
Saint-Exupéry écrivait1 : « la perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer. »
Et cela passe par dire « non ». Pour certains, c’est parfois très difficile et ça crée un mal-être, alors même que ne pas le dire a des conséquences encore plus négatives.
Erin Zammett Ruddy, une autrice et éditrice américaine, donne 5 pistes2 pour apprendre à le dire tout en se sentant bien :
- Me souvenir que le temps a une valeur que je ne peux dépenser qu’une fois.
- Rendre service à mon futur moi en me posant la question : est-ce que j’aurais envie de faire ça, si c’était demain ?
- Répondre rapidement une fois ma décision prise, pour moi et pour ceux qui attendent ma réponse.
- Voir que mon « non » est un « oui » à quelque chose de plus prioritaire.
- Recadrer mon « non » à quelque chose que j’aurais pourtant aimé faire : si l’engagement a de la valeur pour moi, il mérite d’être bien fait et je ne suis pas en mesure de lui donner l’attention nécessaire donc autant le proposer à une autre personne.
Réaction
Le minimalisme consiste à libérer ma vie des choses qui ne sont pas essentielles pour la rendre plus intentionnelle. Cela nécessite de dire « non » à beaucoup de choses : des objets, des idées et des personnes.
Ainsi, j’ai pris conscience que le « non » est une des choses les plus importantes de la vie. Pas un « non » fermé qui est dans le rejet, mais un « non » qui est intentionnel et ouvre le champ à d’autres choses.
Pourtant, ça n’est pas facile pour moi. J’ai un reste de driver « fais plaisir »3 et j’ai travaillé ces dernières années à redonner assez de place à mes propres besoins et pas uniquement à ceux des autres.
Les pistes n° 1, 2 et 4 me rappellent du coût d’opportunité4 associé à dire oui, ainsi que de l’utilité du filtre d’immédiateté5.
La piste n° 3 m’invite à ôter le sparadrap rapidement, pour mon bien et celui des autres. J’ôte ainsi très vite le poids de dire « non » et le métapoids du risque de dire « oui » juste par peur de dire « non. »
La piste n° 5 m’invite à changer mon rapport à la chose que je refuse6. Lorsque je suis face à un dilemme, j’essaie d’intégrer mes différents besoins, parfois contradictoires, et hiérarchiser ce qui est important pour moi. Reconnaître que 2 choses sont importantes et méritent toutes les deux de l’attention peut m’aider à refuser en conscience. Car l’alternative est d’accepter les deux choses et probablement d’en faire une des deux mal ou avec des conséquences délétères pour mon écologie personnelle.
Ça n’est pas une théorie du non, mais ces quelques pistes de réflexion sont des pierres à l’édifice.
Invitation
Qu’est-ce qui serait différent si j’essayais ces cinq pistes ?
Notes & références
-
À relire : le principe d’inversion ; technique d’apprentissage de Feynman ; Derek Sivers. ↩
-
Lire : l’article original. La traduction et l’adaptation des pistes sont personnelles. ↩
-
À relire : suffisfaisant ; coûts irrécupérables. ↩
-
À relire : filtre d’immédiateté. ↩
-
À relire : piège de cadrage ; principe d’inversion. ↩
Des
entités sont
référencées
(en lien avec d'autres apprenti-sages à découvrir) :
Derek Sivers
(3)
Richard Feynman
(7)
décision
(44)
minimalisme
(19)
sens
(17)
Ce graph montre le sous-ensemble des apprenti-sages de l'almanach en lien avec celui-ci via :
- une citation directe dans les notes
- un même livre de ma bibliothèque annotée
- une entité de référence commune
Il permet de montrer la tentative de lecture synoptique que j'essaie d'avoir dans ma pratique.
Comment interagir avec le graphe de dépendance ?